L'armée turque risque de se retrouver aux portes sud-est de l'Algérie. L'armée algérienne est en alerte rouge sur la frontière algéro-libyenne. Le risque d'une escalade de violence dans l'Ouest libyen est prise très au sérieux par le haut commandement de l'Armée nationale populaire (ANP).
En effet, Recep Tayyip Erdoğan a pu convaincre le gouvernement libyen d'union nationale (GNA) basé à Tripoli et reconnu par l'ONU, de faire appel à sa protection et l'intervention de l'armée turque sur le territoire libyen. De son côté, le Parlement libyen acquis au général Haftar dénonce un accord permettant la colonisation du pays. Ce dernier appelle la communauté internationale à retirer sa confiance au GNA.
« La Turquie veut une nouvelle Syrie voisine de l'Algérie »
L'Algérie, première puissance militaire de la région du grand Maghreb, semble prendre le train en marche. Elle n'aurait pas été consultée par les Turcs, ni par les Libyens. Cela inquiète l'ANP qui n'a pas été consultée non plus. Elle se retrouve ainsi entourée par deux armées étrangères; l'armée française au sud, sur le territoire malien et éventuellement l'armée turque sur la frontière sud-est sur le territoire libyen.
La Libye vit une situation chaotique depuis la chute d'El Gueddafi. Le pays s'est balkanisé en laissant planer une menace réelle sur tous les pays de la région. Notamment l'Algérie qui passe par une période d'incertitude politique depuis plus de dix mois. La démarche turque qui vise à déployer des troupes sur le sol libyen internationalise la crise de fait et rend la situation des plus dangereuses pour l'Algérie.
Observ'Algérie a appris d'une source bien informée que la « diplomatie algérienne a exprimé ses regrets face à la démarche unilatérale de la Turquie sans l’implication officielle de l'Algérie ».
Le Haut conseil de sécurité confirme les inquiétudes de l'ANP
Le président Abdelmadjid Tebboune a réuni jeudi 26 décembre le Haut conseil de sécurité (HCS), selon un communiqué de la présidence de la République diffusé par l'Agence officielle, APS. Cette réunion que Tebboune a présidée intervient le jour même où un responsable libyen parle de menaces sur l'Algérie.
Selon la même source, le HCS a examiné « la situation dans la région, notamment au niveau des frontières avec la Libye et le Mali ». A ce titre, le HCS « a décidé d’une batterie de mesures à prendre pour la protection de nos frontières et notre territoire national ». Aussi, il a été décidé « la redynamisation du rôle de l’Algérie au plan international, particulièrement en ce qui concerne ces deux dossiers, et de manière générale dans le Sahel, la région saharienne et l’Afrique ».
(En savoir plus)
Lire aussi : Menaces aux frontières Est de l’Algérie : Abdelmadjid Tebboune réagit