Abdesselam Bouchouareb est « la personne qui a causé le plus de tort à l'Algérie »

Abdesselam Bouchouareb est « la personne qui a causé le plus de tort à l'Algérie »

L’ancien ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, qui a défrayé la chronique lorsqu’il était en poste, est, une fois de plus, sous les feux de la rampe. Quelques mois après sa condamnation par contumace à 20 de prison ferme, les accusations publiques à l'égard de l'ancien ministre sont devenues monnaie courante.

En effet, l'avocat du trésor public, Zakaria Dahlouk, a accusé, dans une déclaration accordée au quotidien Le Soir d'Algérie, l'ancien ministre de l'Industrie et des Mines (de 2014 à 2017), Abdesselam Bouchouareb, d'être « la personne qui a causé le plus de tort à l'Algérie » et que sa mauvaise gestion « était volontaire et elle a entraîné une saignée de l'argent public », a-t-il déclaré.

Dans le même contexte, l'avocat chargé des dossiers de corruption, Zakaria Dahlouk, a indiqué que les précédents procès « ont révélé une partie de l'iceberg » et que le pire dans ces dossiers est à venir. En outre, l'avocat du Trésor public a révélé que les sommes détournées se calculent « en milliards de dollars » et se dit choqué, « Autour de moi, je vois des gens qui peinent à vivre décemment, à manger parfois, alors qu’ailleurs, on gaspillait des milliards et des milliards », a-t-il confié.

La fortune colossale du ministre en cavale 

En janvier dernier, plusieurs médias ont révélé les « biens cachés » de l'ancien ministre de l'industrie en cavale, Abdesselam Bouchouareb, condamné par contumace à 20 ans de réclusion criminelle. L'enquête menée par les services judiciaires spécialisés a conclu que Bouchouareb détenait une fortune estimée à plusieurs milliards de dinars.

L'enquête a dévoilé que l'ancien ministre possédait une villa à Chérage (Alger), dont l'acquisition s'est faite par des voies douteuses, évaluée à 150 milliards de centimes. La villa en question avait été louée durant plusieurs années à l'ambassade d'Irak en Algérie, avant de servir d'un parc où étaient cachés les voitures de luxe et différents objets de valeur.

Par ailleurs, l'enquête à révélé que Abdesselam Bouchouareb, cité dans le scandale de Panama papers, était propriétaire de plusieurs entreprises, créées en son nom et aux noms des membres de sa famille. Entre autres, il serait titulaire de huit comptes bancaires où sont placés des dizaines de milliards de dinars et des sommes colossales en devises.

Bouchareb, accusé de fausses déclarations de ses biens, avait reçu de la part de certains hommes d'affaires plusieurs milliards de pots-de-vin, dont 14 milliards de centimes, une villa à Hydra évaluée à 60 milliards de centimes, trois appartements à Alger, Annaba et Boumerdès, deux voitures de luxe.

Éclipsé à l'étranger, Abdesselam Bouchouareb régnait en maître absolu

Les audiences des deux anciens Premiers ministres, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia, ont révélé que Abdesselam Bouchouareb échappait à leur contrôle et à leur autorité. Selon des informations, Abdesselam Bouchouareb, avait fait savoir qu'il n'avait à recevoir d'ordre de personne, et qu'il était tenu à rendre des comptes uniquement à son ami, Saïd Bouteflika, frère du président déchu.

En effet, Abderrahman Achaïbou, membre fondateur de C2A concessionnaire automobile, a déclaré, lors des audiences du procès, que l'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal avait avoué être dans l'incapacité d'agir contre Abdesselam Bouchouareb, « il a dit qu'il ne pouvait rien face à lui ». En outre, Abderrahman Achaïbou a dévoilé l'incroyable chantage exercé par l'ancien ministre de l'Industrie. « Il m’a demandé quinze milliards en échange de l’agrément » a-t-il déclaré, ajoutant « que dès [son] arrivée à la tête du ministre de l'Industrie, Abdesselam Bouchareb a bloqué tous [ses] projets ».

Anticipant les poursuites judiciaires lancées contre lui, l'ancien ministre Abdesselam Bouchouareb s'est éclipsé à l'étranger, certains disent qu'il s'est réfugié au Liban. Un mandat d'arrêter international a été lancé contre lui.

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