Une journaliste et ex-animatrice télé à la carrière prometteuse a vu sa vie basculer du jour au lendemain alors qu'elle n’avait que 27 ans. Elle a été victime de ce que l'on appelle le « Revenge porn ». Son ex-petit ami a diffusé sur internet une vidéo intime du couple. Dans un témoignage paru, samedi 23 mai, au magazine Closer, Farah, établie désormais en France, dit vivre l'enfer depuis... 13 ans.
Les faits remontent à 2007, lorsque la jeune animatrice de télévision à l’avenir prometteur a vu sa vie changer du tout au tout. Victime de cyber-harcèlement par son compagnon de l’époque, Farah se retrouve face à son passé à chaque fois qu’elle se connecte à internet. Bien qu'elle ait déposé plainte contre le coupable et que ce dernier ait été condamné à de la prison ferme, la vidéo est toujours disponible sur la toile.
La victime, âgée aujourd'hui de 40 ans, s’est connectée à un service en ligne qui permet d’exercer son droit à l’oubli sur les moteurs de recherche. En vain. Le Revenge porn est une pratique qui consiste à se venger d’une personne en rendant publics des contenus intimes l’incluant dans le but évident de l’humilier. Le contenu est bien entendu diffusé sans le consentement de l’intéressé.
13 ans après, le nom de Farah est toujours associé à des sites en streaming de vidéos pornographiques. Chaque mois, elle relance les démarches pour faire effacer cette vidéo qui a brisé sa vie, sa réputation, sa carrière à la télévision, et qui a fini par la contraindre à s’exiler en France.
Il voulait se venger parce qu'elle l'a quitté
Jeune fille pleine de rêves, Farah était animatrice télé en Algérie. Elle était en couple avec ce producteur algérien avec lequel elle vivait son amour sans se cacher. Mais lorsque Farah décide de le quitter, « il a commencé à me menacer au téléphone », témoigne-t-elle.
« Un matin, ma mère rentre du marché affolée avec des prospectus à la main me représentant nue avec mon numéro de portable et des slogans obscènes. Il y en avait placardés partout sur les pare-brise des voitures du quartier. Je pouvais encore dire que c’était un photomontage », raconte-t-elle.
Mais, ajoute-t-elle, son ex-compagnon était bien décidé à la détruire. Il a continué à diffuser ses photos intimes sur MSN et à les envoyer à toutes ses connaissances. « Ce fut terrible pour moi, ma famille, mes sœurs...», a-t-elle confié.
Vivre quotidiennement avec la crainte d'être jugée par les autres
La jeune femme ne se laisse pas détruire pour autant. Elle décide de porter plainte contre son ex-compagnon. Parallèlement, elle doit affronter toutes les remarques désobligeantes : « On me disait, une femme bien ne se laisse pas filmer, pour eux c’était moi la coupable ».
Quelques semaines plus tard, le mis en cause fut arrêté par les forces de l’ordre. Dans son domicile perquisitionné, la police découvre de nombreuses vidéos d’autres jeunes femmes. Mis en examen, il est placé sous mandat de dépôt durant quarante jours.
A sa sortie, l'homme, détenteur d’une double nationalité, s’enfuit en France. Il a été condamné en Algérie à 18 mois de prison ferme en son absence. « En fuite, il a diffusé ma vidéo sur Internet. Depuis, les mêmes images tournent en boucle d’un site porno à l’autre », témoigne encore Farah.
Cette affaire de « Revenge porn » dure depuis près de treize années. Une histoire qui date mais qui continue d’impacter le présent de la jeune femme. Cette dernière dit vivre quotidiennement avec la crainte d'être jugée par un voisin, un ami ou un collègue de travail.
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