La France est accusée d'avoir négocié avec des groupes terroristes la relaxe d'une otage retenue au Mali contre la libération de djihadistes. L'un de ces derniers a été arrêté mardi 27 octobre en Algérie, a annoncé le ministère algérien de la Défense.
Enlevée le 24 décembre 2016 au nord du Mali par des djihadistes affiliés à Al-Qaïda, l’humanitaire française Sophie Pétronin, 75 ans, a été libérée début octobre dernier. Cette libération, fortement applaudie en France et ailleurs, a été rendue possible suite à des négociations menées par les autorités françaises avec les groupes terroristes.
Ces derniers ont obtenu, en échange, la libération de 200 des leurs, arrêtés par les forces de sécurité françaises. Cet échange a été durement critiqué dans la mesure où il va à l'encontre des conventions ratifiées par la France, dans le cadre de la lutte antiterroriste.
"Ces pratiques inadmissibles et contraires aux résolutions de l’Organisation des Nations unies incriminant le versement de rançons aux groupes terroristes, entravent les efforts de lutte contre le terrorisme et de tarissement de ses sources de financement", dénonce le ministère algérien de la Défense (MDN) dans un communiqué rendu public hier, mercredi 28 octobre.
200 djihadistes libérés
Un communiqué à travers lequel le MDN avait également annoncé l'arrestation, à Tlemcen, dans l'ouest de l'Algérie, de l'un des terroristes libérés à la faveur de cette "transaction". Il s'agit du dénommé Mustapha Derrar, qui a rejoint les groupes armés en 2012.
Ce dernier a « libéré au début de ce mois d’octobre au Mali, suite aux négociations menées par des parties étrangères ayant abouti à conclure un accord, via lequel plus de 200 terroristes ont été libérés et une rançon conséquente a été versée aux groupes terroristes contre la libération de trois otages européens", précise le MDN.
Comme le précise le communique de la Défense algérienne, l'otage française n'a pas été la seule à être libérée début octobre dernier. Les deux autres sont deux prêtres italiens. Selon certaines sources, le Vatican aurait payé 10 millions d’euros contre leur libération.