« Les gens s'en foutent et l'État est absent » : La dure réalité du Covid-19 en Algérie (spécialiste)

Coronavirus

La hausse du nombre d’infectés par le Covid-19 ces derniers jours en Algérie inquiète les spécialistes. Ces derniers ne cessent d’alerter sur la reprise « alarmante » du virus non sans remettre en cause « l’absence » de l’État.

La reprise des contaminations au Covid-19 en Algérie est « alarmante » et les hôpitaux sont «saturés», a affirmé, ce lundi 12 juillet, à l'AFP Mohamed Yousfi, chef d'un service d'infectiologie à Boufarik, près d'Alger, dénonçant l'immobilisme de l'État face au non-respect des mesures de précaution.

En Algérie « les gens s'en foutent et l'État est absent »

Face à l'abandon des gestes barrières, le Dr Yousfi renvoie dos à dos les citoyens et l'État : « les gens s'en foutent et l'État est absent ». Il a expliqué qu'à l'hôpital de Blida, qui possède le seul service de réanimation de la région, les places manquent. Des décès avant la réanimation sont de plus en plus courants. « La situation est alarmante », ajoute-t-il.

Covid-19 : la situation est alarmante

Rien que pour la journée du 11 juillet, 786 nouveaux cas confirmés de Covid-19, et 12 décès ont été enregistrés en Algérie, a indiqué le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière dans un communiqué. Selon le Dr Yousfi, les soignants sont « sur les rotules » et il lui faut attendre un décès pour avoir une place dans le service de réanimation du CHU de Blida, où sont envoyés les cas les plus graves qu'il traite dans son service.

« Le pire est à venir », si la situation du Covid persiste en Algérie

« Malheureusement, dès que le citoyen constate une amélioration, il oublie les gestes barrières. Et celui qui doit veiller à leur application et sauver des vies humaines - car nous en perdons tous les jours -, à savoir l'État, ne bouge pas face aux transgressions. In fine, c'est le personnel soignant qui paie. Nous sommes sur les rotules. Le pire est à venir si la situation persiste », déclare à l'AFP le Dr Yousfi.

Le ministre de l’Intérieur appelle les walis à accélérer la campagne de vaccination

Devant cette situation alarmante, le ministre de l'Intérieur Kamel Beldjoud a ordonné, ce lundi 12 juillet, aux walis de mobiliser tous les moyens matériels et humains pour accélérer la cadence de vaccination à travers l'ensemble des wilayas du pays, a indiqué un communiqué du ministère.

Le ministre a insisté sur « la nécessité d'intensifier la vaccination au profit des citoyens au niveau des structures de proximité comme les mosquées, les grands espaces commerciaux et les places publiques, mais aussi sur le lieu de travail ».

Le représentant du gouvernement a appelé les walis à « accompagner ces efforts par des campagnes de sensibilisation à travers tous les médias avec la participation de la société civile dans le but de convaincre les citoyens de l'importance de se faire vacciner pour préserver leur santé et rompre la chaîne de transmission du coronavirus ».

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