« Multipliez les chiffres par 30 » : La révélation alarmante d'un spécialiste

Covid-19 en Algérie

Un professeur algérien, spécialiste en immunologie, a révélé son analyse de la crise sanitaire et la recrudescence des contaminations qui secoue l'Algérie depuis la première semaine de ce mois de juillet 2021. Son verdict est alarmant, et ses révélations jettent un pavé dans la mare.

Dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, publiée par le journaliste algérien Ahcène Chemache, le professeur Reda Djidjik, chef de service Immunologie du Centre hospitalo-universitaire de Béni Messous, livre son analyse de la situation sanitaire qui ébranle l'Algérie.

Le bilan officiel est très loin de refléter la réalité, d'après Dr Reda Djidjik

D'après cet éminent professeur, le bilan du ministère algérien de la Santé, qui affiche autour de 1500 contaminations journalières, est très loin de refléter la réalité. Il pense alors que vu le pic et la recrudescence de cas, « il faut prendre les chiffres officiels et les multiplier par 30 pour avoir une idée réel du nombre de contaminations par jour ».

Pour cet immunologue, le bilan des contaminations annoncé au quotidien par les officiels au début de la pandémie ne reflétait pas la réalité, en raison selon lui du manque des test PCR. Toutefois, ajoute-t-il, « la situation en matière de tests s'est nettement améliorée, de nos jours, les test PCR sont disponibles pratiquement chez l’ensemble des laboratoires publics et privés et les gens peuvent se faire tester sans aucun souci ».

Mais d’après le professeur Reda Djidjik, le nombre de contaminés au quotidien par le Covid-19 en Algérie est encore très loin des chiffres annoncés par le ministère de la Santé. « Avec les pics des admissions enregistrés ces derniers jours au niveau des hôpitaux, il faudra multiplier par 30 les chiffres officiels pour atteindre le nombre exact des contaminations chaque jour en Algérie », révèle-t-il.

Avec des hôpitaux saturés, les statistiques doivent être revues

Et si l'on prend en compte le dernier bilan annoncé ce lundi 26 juillet par le ministère de la Santé, à savoir 1504 nouveaux cas, le nombre réel des nouveaux cas, selon l'explication de ce professeur, serait de l'ordre de 30'000 nouveaux contaminés durant les dernières 24 heures. Un chiffre qui donne froid au dos, mais qui semble, d'après ce spécialiste, plus proche de la réalité que celui présenté par le ministère de la Santé.

Pour le professeur Reda Djidjik, « le nombre élevé des nouveaux cas enregistré chaque jour, qui est de l'ordre de 20'000 à 30'000 fait que les hôpitaux se retrouvent saturés », car selon lui, « 2 % a 3 % des nouveaux malades auront besoin d'une hospitalisation ou une réanimation avec un besoin d’oxygène ».

Il faut dire que depuis l'apparition de l’épiderme du Covid-19, de nombreux professionnels de la Santé ne cessent de remettre en cause les statistiques quotidiennes du ministère algérien de la Santé. Au début, une première explication avait été avancée : au niveau du Comité scientifique, seuls les malades confirmés par test PCR sont comptabilisés.

En Algérie, des chiffres officiels « faussement rassurants »

Mais, aujourd'hui, comme l'explique le professeur Reda Djidjik, les tests PCR et antigéniques sont disponibles à travers l'ensemble des laboratoires, publics ou privés. D'ailleurs, le fait de « cacher » aux citoyens les vraies statistiques a fait que ces derniers, dans leur majorité, ont fini par admettre que la pandémie est derrière eux, estiment les spécialistes. Selon eux, les chiffres actuels sont faussement rassurants et ne reflétant pas « la situation catastrophique » au niveau des hôpitaux.

La vaccination, mais doublée d'un confinement strict pour faire face à la pandémie

Face à cette situation, le professeur Reda Djidjik recommande l'application de mesures strictes. « Pour stabiliser ce pic il faudra instaurer un confinement strict seul à même de permettre de désengorger nos hôpitaux », estime-t-il car, selon lui, la vaccination ne peut être la solution dans l’immédiat. « La vaccination protège contre le virus mais ne va pas freiner sa propagation dans l'immédiat. Il faudra au moins un mois pour le vacciné afin de s’immuniser contre le Covid-19. Donc la solution aujourd’hui est d'instaurer un confinement strict », explique-t-il.

Vidéo : Le professeur Reda Djidjik dresse un bilan alarmant de la crise sanitaire en Algérie

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