Danemark : Une ex-ministre devant la justice pour avoir séparé des couples de migrants

C’est une première dans les annales de la justice danoise et même à travers le monde. Une ancienne ministre du Danemark sera jugée pour avoir contrevenu à la loi de son pays en séparant d'office des de couples migrants demandeurs d'asile.

Inger Støjberg, ex-ministre de l'Intégration du Danemark, est jugée à partir de ce jeudi 2 septembre devant une cour spéciale de justice, une procédure rarissime dans le pays scandinave. « C'est le premier cas en 25 ans et avant il y a eu seulement un seul cas comparable [...] c'est historique », a déclaré à l'AFP Frederik Waage, professeur de droit à l'Université du Danemark du Sud.

Pendant les 36 jours d'audience, les 26 juges de la Cour spéciale, qui ne se réunit que pour juger des membres du gouvernement, anciens ou présents, vont tâcher de déterminer si Mme Støjberg a violé la Convention européenne sur les droits de l'homme en ordonnant la séparation de couples de demandeurs d'asile lorsque la femme est mineure.

Elle est accusée d’avoir séparé des couples de migrants demandeurs d’asile au Danemark

En 2016, 23 couples, dont la différence d'âge était majoritairement peu importante, avaient été séparés, sans examen individuel de leur dossier, en vertu de la consigne donnée par la ministre libérale qui a depuis quitté le parti sans renoncer à son siège de députée.

Si initialement des « informations incorrectes ou trompeuses » qu'elle aurait données en commission constituaient une condition aggravante, elles n'ont finalement pas été présentées comme telles à la lecture de l'acte d'accusation.

Elle avait estimé avoir « fait ce qui était la seule chose politique et humaine à faire »

En février, dans son discours au Parlement, qui conformément à la procédure a adopté l'acte d'accusation préliminaire, elle avait déclaré : « j'ai fait ce qui, selon moi, était la seule chose politique et humaine à faire », pour lutter contre les mariages d'enfants forcés.

« Imaginez que vous arriviez dans un pays comme le Danemark, un pays de parité, en tant que jeune fille victime d'un mariage forcé, et que vous découvriez qu'au lieu de vous donner la possibilité de rompre votre mariage forcé, l'État vous y force en vous logeant ensemble dans un centre d'asile », avait-elle plaidé.

Durant son mandat, elle avait aussi fait passer une mesure confisquant des biens de migrants pour financer leur prise en charge au Danemark.

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