Le colloque national sur le défunt artiste Idir, que l'université de Béjaïa a abrité du 25 au 27 octobre, a émis des recommandations qui risquent de faire jaser dans certaines contrées. Parmi celles entérinées par les participants à cette rencontre scientifique, l'introduction des chansons du poète disparu dans les manuels scolaires algériens.
Effectivement, rien que cette recommandation est capable de soulever des torrents de critiques de certaines catégories d'individus, particulièrement ceux qui profitent de n'importe quelle occasion pour s'en prendre à la région de Kabylie et à ses habitants. À moins que les déboires de l'ex-députée Naïma Salhi avec la justice ne dissuader les uns et les autres d'intervenir dans un débat qui n'est pas le leur, en réalité.
En tout état de cause, les recommandations émises par les participants à ce colloque sur Idir, organisé par le Centre national de recherche en langue et culture amazighes (CRLCA), ont été publiées ce dimanche 30 octobre. Le colloque recommande l'introduction des chansons d'Idir dans les manuels scolaires et l'utilisation de son œuvre comme outil didactique dans l'apprentissage de la langue amazigh afin de « développer la motivation chez les apprenants et les compétences orales et écrites chez les étudiants ».
Baptiser un établissement public culturel d'importance au nom Idir
Placé sous le thème « Idir, au-delà d'une voix, une œuvre d'art », le colloque en question recommande de « baptiser un établissement public culturel d'importance au nom Idir » et d'« organiser un colloque international sur Idir et son œuvre ». Cette dernière recommandation s'explique par le fait que la renommée du fils d'Ath Yenni ait dépassé les frontières, et ses œuvres aussi.
Les participants à ce colloque national recommandent également d'encourager les études pluridisciplinaires sur les textes chantés par Idir et les œuvres musicales et poétiques des chanteurs amazighs, accorder de l'importance à la performance sur scène chez Idir, comme un autre niveau de création qui s'ajoute aux autres niveaux, c'est-à-dire ceux reliant le texte à la musique et la composition musicale ou poétique et textuelle.
Témoignages sur sa vie et son œuvre
Enfin, ils préconisent l'encouragement du recueil et l'enregistrement de témoignages sur la vie et l'œuvre d'Idir et sur d'autres chanteurs et artistes icônes de la scène musicale et artistique amazighe. Ainsi que la constitution d'une médiathèque et un mini musée au sein du CRLCA qui recueillera et conservera toutes les archives écrites et audiovisuelles se rapportant à la chanson et la musique berbères.
Pour rappel, Idir, de son vrai nom El Hamid Cheriet, est un artiste et intellectuel algérien originaire de la localité d'Ath Yenni, en Kabylie. Idir est mort le 2 mai 2020 à l'âge de 75 ans. Sa renommée mondiale, il la doit à sa célèbre chanson « A Vava Inuva », traduite dans plusieurs langues. À lui seul, il a donné une dimension universelle à la chanson d'expression kabyle.