Le mois de Ramadan 2024 débute dans moins de 20 jours et les Algériens retiennent leur souffle, la peur au ventre, en raison des fortes hausses des prix des produits alimentaires qu'ils subissent chaque année. Et chaque année, les responsables de l'État annoncent des mesures afin d'enrayer la hausse des prix, mais les Algériens continuent à être déplumés par des spéculateurs sans scrupule qui profitent du mois de jeûne pour s'enrichir sur le dos du peuple.
Cette année, la démarche du gouvernement semble différente de celle des années passées. Le gouvernement a pris des mesures avec les détails de leur mise en œuvre sur le terrain. Il est vrai que l'on ne peut vérifier l'efficacité de ces mesures avant l'arrivée du mois de ramadan, mais les déclarations de l'actuel ministre du Commerce et de la promotion des exportations, Tayeb Zitouni, semblent aller dans le sens d'une volonté de suivre rigoureusement la mise en œuvre des mesures prises.
C'est ainsi que les décisions du gouvernement tendent à assurer la disponibilité des produits alimentaires pour empêcher la hausse des prix. L'État a pris la décision d'augmenter la production de la semoule de 20 % et celle de l'huile de plus de 200 %, cette dernière devant passer de 1800 à 4000 tonnes par jour. C'est aussi dans le but d'assurer une disponibilité des produits à des prix plus ou moins abordables que l'État a autorisé l'importation de la viande rouge d'Espagne ainsi que du poulet du Brésil.
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La viande importée sera commercialisée par les importateurs durant le mois de ramadan
Pour mettre en application ses mesures, le gouvernement, à travers le ministère du Commerce, implique directement les importateurs autorisés à commercialiser la viande espagnole. Ils devraient signer un engagement pour qu'ils installent des plateformes de distribution partout sur le territoire national. Cela devrait assurer la disponibilité de la viande à des prix intéressants et surtout en quantité suffisante. Cela pourrait même provoquer la chute des prix de la viande locale, espère-t-on en haut lieu.
Dans le même ordre d'idées, les pouvoirs publics comptent lutter contre la spéculation sur deux fronts. D'abord par la coercition, promettant des poursuites judiciaires et des sanctions des plus sévères à tout spéculateur coupable d'augmenter les prix « sans justificatif ». Ensuite, en rendant disponibles les produits alimentaires très demandés durant le mois de ramadan. Et c'est dans ce sens que l'État compte déstocker 106'000 tonnes de pommes de terre, 30'000 tonnes d'oignon, 10'000 tonnes d'ail et plus de 300'000 tonnes de sucre brut.
Des « prix promotionnels » coordination avec les producteurs algériens
Pour que l'action soit efficace, le gouvernement souhaite adopter des « prix promotionnels » à l'occasion du mois de ramadan 2024. Cela devrait se faire en coordination avec un grand nombre de producteurs. « Des prix promotionnels et compétitifs seront adoptés en coordination avec de nombreux producteurs et investisseurs ayant pris l’initiative de réduire les prix de leurs produits », a indiqué Tayeb Zitouni, annonçant dans le même ordre d'idées l'installation de marchés de proximité où des produits moins chers seraient proposés aux consommateurs.
L'État ne va plus tolérer les hausses des prix toute l'année
Mieux que cela, selon le même ministre, le gouvernement compte user de coercition tout au long de l'année, et pas uniquement durant le mois de ramadan. Il n'a pas manqué de menacer les spéculateurs « qui exploitent le mois du jeûne pour augmenter les prix et réaliser un gain rapide, contre les conséquences de leurs actes », en rappelant que « toute tentative de hausse des prix sans justificatif va exposer son initiateur à des poursuites judiciaires ».
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Le département de Tayeb Zitouni, « qui a entrepris des mesures pour protéger l’économie nationale et le produit local, ne va plus tolérer les hausses des prix, et pas uniquement durant le mois de Ramadhan, car il va œuvrer à imposer la loi sur le marché algérien, tout au long de l’année ».
Quelle sera la réaction de ceux qui ont l'habitude de se sucrer sur le dos des Algériens à chaque avènement du mois de ramadan ? Vont-ils se soumettre aux injonctions des pouvoirs publics ou comptent-ils trouver d'autres moyens de spéculer et de prendre en otage, encore une fois, les consommateurs algériens ? Rendez-vous est pris dans moins de 20 jours, durant le mois de ramadan, pour s'assurer sur le terrain de l'efficacité de l'action gouvernementale.