La compagnie aérienne Air Algérie n’envisage pas un plan de départs volontaires de ses employés. La direction générale de l’entreprise aurait refusé l’idée d’une réduction de ses effectifs sur la base d’une indemnisation conventionnelle des départs. La proposition aurait été émise, jeudi, par des syndicats de la compagnie lors d’une réunion direction-partenaires sociaux.
Air Algérie ne va pas engager un plan de départs volontaires dans le cadre de la restructuration de la compagnie nationale, frappée, comme l'ensemble du secteur, par la crise liée à la pandémie de coronavirus. Les syndicats ont proposé de réduire sensiblement les effectifs de la compagnie en se séparant à l'amiable de 3 000 salariés.
Concernant la restructuration des agences Air Algérie à l’étranger, la direction générale compte bien réduire le personnel de ces agences implantées outre-mer. Il s’agit, en réalité, de rappeler les employés qui sont envoyés en guise de promotion à partir d’Algérie. Ceux qui sont recrutés localement ne seront aucunement concernés, car « ils sont couverts par la loi de leur pays de résidence », explique un syndicaliste.
Pour le volet de la hiérarchisation des métiers et des salaires (Benchmarking), la direction d’Air Algérie et les partenaires sociaux reconnaissent qu’il est difficile, voire impossible, de faire du Benchmarking. En effet, avec 55 avions, 10 000 travailleurs et environ 45 agences en Algérie et 38 autres à l’étranger, alors que les clients achètent leurs billets par Internet, c’est un plan de restructuration massif qui devrait être décidé.
Des ponctions sur les salaires de 30% à 50%
Afin d’atténuer les effets de la crise financière due à la suspension de ses activités depuis plus d’un mois, Air Algérie ne voit aucune autre solution que de s’attaquer à la masse salariale. Ainsi, une ponction sur les revenus du personnel est sérieusement envisagée. Les bas salaires seraient vraisemblablement réduits de 30% tandis que les paies des autres employés subiraient une déduction de 50%.
Les syndicats suggèrent que ces retenues sur les salaires soient considérées comme des crédits accordés à l’entreprise qu’elle remboursera dès que sa situation financière s’améliorera.
Ainsi, les syndicats ayant pris part à la rencontre n’ont montré aucun refus quant à cette mesure d’urgence. Ils reconnaissent qu’aucune autre solution n’existe dans l’immédiat pour faire face à la crise. Néanmoins, ils demandent un délai pour étudier de nouveau la situation et présenter éventuellement de nouvelles propositions.
La direction d'Air Algérie explique, par ailleurs, que le budget de maintenance ne peut être réduit, en raison de la nécessité d’entretenir les avions.
Lire aussi : Air Algérie veut réduire les salaires de ses employés