Les candidats à l’immigration au Canada font face à un sérieux problème de délais. L’attente des nouveaux arrivants, de l’aveu même des services qui s’en occupent, peut s'éterniser. La cause principale ; la mise en place d'un nouveau système en ligne.
En effet, la numérisation des services d'immigrations cause des délais importants pour plusieurs nouveaux arrivants. Deux ans après le début de la pandémie, le Centre multiethnique du Québec est encore régulièrement témoin des impacts et des lourdeurs du nouveau système informatisé. La directrice du Centre Multiethnique du Québec, Natacha Battisti, a assuré que « la pandémie a augmenté les délais pour toutes sortes de raisons ». « Depuis la mise en place de nouveaux systèmes en ligne, on ne retourne pas tous les nouveaux formulaires », a-t-elle déclaré. La même responsable a informé que « la fermeture des frontières et l'imposition du télétravail au printemps 2020 ont aussi chamboulé les délais de traitement des dossiers ».
Nouveaux arrivants au Québec, difficile de trouver à qui parler
« Il s'écoule maintenant souvent trois semaines entre la demande et l'obtention d'un numéro d'assurance sociale ou d'une carte soleil de la RAMQ », soutient encore Mme Battisti. Et d’ajouter : « quand je n'ai pas le numéro d'assurance sociale avant vingt jours ou vingt-cinq jours, je ne peux pas aller faire de recherche de logement, je ne peux pas faire de demandes d'aide financière ». Parfois, assure la responsable, il y a la difficulté d'obtenir des ressources au téléphone, ce qui contribue à la problématique « lorsqu'il y a de nouveaux arrivants qui vivent des situations plus complexes ».
En guise d’exemple, Radio Canada, qui a fait un rapport détaillé de la question, cite le cas de Joseph Brown, un enseignant du Cégep de Beauce-Appalaches d'origine britannique. « J’ai subi de plein fouet les conséquences des retards de traitement. J'ai fait ça deux mois d'avance, parce que je savais qu'il pouvait y avoir des délais », a déclaré M. Brown, qui n’a reçu son renouvellement que neuf mois après que son ancien permis ait expiré. Incapable de parler à quelqu'un pour régler son statut, l’enseignant a été obligé de cesser de travailler pendant plusieurs mois.