Pendant la Coupe du monde de football, les joueurs de l’équipe de France ont été la cible de nombreux commentaires racistes, notamment sur les réseaux sociaux. En effet, beaucoup d'utilisateurs ont critiqué la composition de l'équipe de France. « Les tweets vont de la simple photo sans commentaires explicites à des remarques plus assumées », déplore-t-on.
Une écrivaine italienne, proche de l'extrême droite, a par exemple parlé d'un « remplacement ethnique ». Une vidéo de supporteurs argentins a également été repartagée sur Twitter et a fait beaucoup parler d'elle. Les Argentins y chantent « ils jouent en France, mais ils viennent tous d'Angola », suivi d'un commentaire transphobe. Ils continuent en parlant de Kylian Mbappé : « sa mère est Nigériane, son père est Camerounais, mais sur ses papiers, il est Français ». Aurélien Tchouaméni et Kingsley Coman, qui ont manqué leur tentative lors de la séance de tirs au but, ont été particulièrement visés.
La fédération française de football (FFF), qui a vite condamné ces messages « racistes et haineux », a fait part de son intention de « porter plainte ». « À la suite de la finale de la Coupe du monde, plusieurs joueurs de l'équipe de France ont fait l'objet de propos racistes et haineux inacceptables sur les réseaux sociaux. La FFF les condamne et va porter plainte contre leurs auteurs », a-t-elle écrit sur le compte Twitter de l'équipe de France.
À la suite de la finale de la Coupe du monde, plusieurs joueurs de l’Équipe de France ont fait l’objet de propos racistes et haineux inacceptables sur les réseaux sociaux.
La FFF les condamne et va porter plainte contre ses auteurs. pic.twitter.com/IrpaI246Es
— Équipe de France ⭐⭐ (@equipedefrance) December 20, 2022
Plusieurs personnalités politiques condamnent les propos racistes contre les joueurs de l'Équipe de France
Ces messages de haine ont déjà été condamnés par de nombreux responsables politiques, dans les heures précédant l'annonce de la FFF. Le parti socialiste avait appelé mardi matin la FFF à « sortir de son silence ». La députée insoumise Nadège Abomangoli a également apporté son soutien aux joueurs, dénonçant « un climat de haine ».
À l'extrême droite, le député et porte-parole du RN, Julien Odoul, a demandé dans un tweet une réaction de l'association « SOS Racisme », citant un article du site d'extrême droite Boulevard Voltaire, évoquant « des insultes raciales » envers le gardien Hugo Lloris. « On attend toujours une réaction de la FFF, déjà restée muette au sujet des insultes racistes subies par Mbappé lors de l'Euro 2021 », a de son côté écrit le numéro 2 du PS Corinne Narassiguin.
Mbappé avait, en effet, dénoncé des insultes racistes après son tir au but raté contre la Suisse lors du dernier Euro, une situation qu'il avait rapportée au président de la Fédération Noël Le Graët. La ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Diversité, Isabelle Rome, a également fait part de sa colère, dès lundi. « C'est insupportable. Je condamne ces propos avec la plus grande fermeté », a-t-elle écrit sur Twitter.
Les propos racistes à l’encontre des joueurs de l’équipe de France coïncident cette année avec une nouvelle loi sur l’immigration qui divise déjà dans l’Hexagone. Si pour certains, les vices champions du monde sont « le symbole d'une France multiculturelle, confessionnelle et multiethnique, également un symbole de l'intégration des Français venus d'ailleurs », d’autres ne manquent aucune occasion de rappeler que cette équipe est composée essentiellement de « migrants » venus d’ailleurs.