France : Des sans-papiers algériens entament une grève de la faim

CRA de Bordeaux

Des sans-papiers algériens sont depuis quelques jours en grève de la faim au centre de rétention administrative (CRA) de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Les protestataires dénoncent une rétention qui s’éternise alors que les frontières françaises sont fermées.

Selon le site régional Rue89 Bordeaux, qui a rapporté l’information ce vendredi 23 avril, ces sans-papiers, frappés par des obligations de quitter le territoire français, protestent contre les conditions de leur détention et l’allongement de celle-ci à cause de la fermeture des frontières.

« Les frontières avec l’Algérie sont fermées, je ne comprends pas ce que je fais ici. Ils me disent que je vais prendre un avion demain vers 4h du matin. Je ne veux pas rentrer, j’ai ma compagne et ma vie ici », raconte Hasni Gharbi, un Algérien de 28 ans. Plusieurs témoignages expriment l’incompréhension des détenus face à une rétention jugée absurde. A cause de la fermeture des frontières, les durées de rétention dans les centres sont systématiquement rallongées.

« Cette situation explique que les expulsions soient ralenties, et que les délais de détention en centre soient rallongés alors qu’ils devraient être les plus courts possibles. Certains détenus veulent rester en France et d’autres rentrer dans leur pays, et sont convaincus qu’ils y arriveraient mieux par leurs propres moyens. Mais tous s’accordent sur le fait qu’ils veulent sortir du centre, » précise La Cimade, association des migrants habilitée à se rendre dans les CRA.

Les conditions d’incarcération n’arrangent pas les choses. « Ici, tout le monde a des problèmes psychiatriques et des maladies. L’endroit est minuscule », confie un détenu. « C’est le plus petit centre de France métropolitaine, il n’y a quasiment pas de lumière du jour », ajoute La Cimade.

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