Algérie : Des comptes bancaires vidés et des clients arnaqués

Siège de la banque BADR

BADR BANK continue de défrayer la chronique avec le scandale de détournement de plusieurs dizaines de milliards de centimes (plusieurs millions d'euros) des comptes de ses clients particuliers et professionnels. Le scandale éclate au grand jour au cours de l'été précédent, quand environ 70 clients de la BADR BANK de Tiaret, découvrent que leurs épargnes ont tout simplement disparu.

Ainsi, après plusieurs mois de l'éclatement du scandale, les victimes sont livrées à eux mêmes. Elles dénoncent le laxisme de la direction de la banque qui, selon eux, les a soumis à « un chantage des plus vicieux ». La direction leur aurait fait signer un engagement de ne jamais l'ester en justice, tout en leur promettant en contrepartie, de leur restituer les sommes d'argent détournées. Les victimes disent avoir signé l'engagement, de peur de ne jamais récupérer leurs épargnes.

« Je suis réduite à demander l'aide financière à mes proches alors que le fruit de mon travail a été délesté par la banque. On m'a (Direction de l'agence régionale de la Badr à Tiaret, NDLR ) posé comme condition pour récupérer mon argent, de signer un engagement de ne pas les attaquer en justice. J'ai signé l'engagement qui ne fixe aucune date limite. Je suis victime de vol et de chantage »

Témoigne une victime exerçant une fonction libérale.

De leur côté, les services de la police nationale, en charge des affaires financières de la même wilaya ont diligenté le mois de juillet 2019, une enquête pour déterminer les dessous de l'affaire. Selon nos sources, l'enquête est toujours dans sa phase préliminaire. « Toutefois, l'affaire a mené les enquêteurs à découvrir d'autres malversations dans la même agence, ce qui élargit leur champ d'action » ajoute la même source.

Secteur bancaire algérien : Le scandale de trop

Selon un expert financier interrogé par l'Observateur d'Algérie : « Si le citoyen algérien n'a pas de confiance dans le secteur bancaire, ce genre de scandales contribue à renforcer le recours aux épargnes informels et le secteur de change parallèle. En revanche, le gouvernement qui tente, à chaque loi de finances, d'introduire des mesures pour éradiquer le secteur informel, botte en touche quand il s'agit d'une vraie réforme du secteur bancaire » explique t-il.

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