Le ministre de l’Industrie et des Mines, Ferhat Aït Ali Braham, s’est exprimé sur la filière de montage automobile en Algérie du temps du président déchu Abdelaziz Bouteflika. Invité à la chaîne I de la radio nationale, lundi 2 mars, il a relevé les arnaques de la filière ainsi que ses dysfonctionnements.
Ferhat Aït Ali est revenu sur la période de la présidence Abdelaziz Bouteflika en relevant l’arnaque mise en place à l’époque. Il affirme qu’« un groupe a voulu faire comprendre aux gens que le montage est une première étape pour entrer dans le monde de l’intégration ». Le ministre de l’industrie ajoute que « cela ne répond à aucune logique ». Il précise que « ce n’est pas en lançant plusieurs marques de modèles, environ 60, qu’on peut mettre en place une industrie de l’automobile ».
Farhat Aït Ali estime que «l’intégration ne se fait pas dans la dispersion». Il cite l'exemple des pays qui ont réussi dans le domaine en mettant en place une politique différente de celle de l’Algérie, notamment l’Iran et Turquie, où des investisseurs locaux ont lancé des partenariats avec des constructeurs étrangers.
L'Algérie victime d'une supercherie
Le ministre de l’Industrie a estimé que l’Algérie a été victime des appétits voraces des constructeurs automobiles avec la complicité des hommes de Abdelaziz Bouteflika. Il rappelle qu’«après les années 1990, il y a eu des délocalisations décidées par les constructeurs parce qu’ils trouvaient rentable de s’installer dans tel ou tel pays, en raison du marché et des conditions avantageuses en matière de main-d’œuvre locale à bon marché». Il précise que « de tels investissements (délocalisations) n’ont jamais été faits sur la demande des pays. Pour ce qui nous concerne, il n’y a pas eu de vision », souligne-t-il.
Farhat Aït Ali, qui qualifie le montage automobile de « supercherie », conclut que « c’est à ceux qui ont fait ces choix de nous expliquer sur quels critères cela a été décidé ». Il révèle que « d’autres projets sont nés, mais ce ne sont pas des projets industriels », ajoutant qu’« on peut même dire que certains d’entre eux sont fictifs».
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