Le marché noir de la devise continue de subir de plein fouet les conséquences de la pandémie de coronavirus. En effet, plusieurs marchés informels ont fermé depuis le mardi 17 mars, à commencer par celui du Square port Saïd, à Alger, qui a eu un effet domino sur d'autres. Cette situation a plombé les marchés et a induit l’effondrement des cours de l’euro.
Ainsi, ce vendredi 20 mars, les cambistes ont, en majorité, arrêté d’acheter l’euro sur le marché noir. Une situation inédite qui fait que le taux de change diffère d’un acheteur à un autre, alors qu’auparavant, les variations étaient minimes. En effet, les rares sont les acheteurs qui fixent leurs taux eux-mêmes. Le taux peut aller de 180 DA pour un euro à 160 DA.
Jeudi en fin d’après-midi dans la ville de Tizi Ouzou, nous avons effectué un tour chez les buralistes qui ont l’habitude d’acheter les devises étrangères. Tous se sont accordés à dire qu’ils n’achètent plus de devises par cette conjoncture incertaine. Quant au marché installé quotidiennement à l’ancienne ville, il était désert. Nous n’avons trouvé aucun cambiste sur place.
Économie L'euro se fait rare sur le marché noir
Sombres prévisions pour l'euro au marché noir
Les prévisions sur l’effondrement du marché noir de la devise s’avèrent ainsi justes. La conjoncture augure une chute plus importante de la devise européenne, après l’arrêt des transactions, faute d’acheteurs et surtout de marchés. L’effet du coronavirus n’a pas encore atteint son apogée. Il va continuer à impacter l’économie, en général, et les cours des devises sur le marché noir, en particulier. Les places publiques se vident de plus en plus, les entreprises ferment l’une après l’autre… Quant au commerce extérieur, il est complètement paralysé.
Il faut s’attendre aussi à des mesures de confinement qui ne feront qu’aggraver la chute de la devise européenne, surtout que les vols en direction de l’Europe sont suspendus pour au moins un mois. Ainsi, ces derniers jours, on assiste à une entrée massive d’immigrés qui ont fui la situation sanitaire désastreuse dans les pays du nord de la Méditerranée. Ceux-ci vont achever le cours de l’euro en inondant le marché par les devises qu’ils ont fait entrer.
Par ailleurs, sur la marché officiel, le cours du dinar reste stable, selon les chiffres de la Banque d’Algérie. La situation économique n'a pas encore eu d'effet sur la monnaie nationale, sa valeur étant définie par des décisions politiques.
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