Coronavirus en Algérie : Témoignages émouvants des familles endeuillées

Montage : Cimetière en Algérie - Coronavirus

À l'heure où le coronavirus ne cesse de faire des victimes en Algérie, plusieurs familles se retrouvent bouleversées. Souffrant en silence de la perte de leurs proches, quelques personnes ont accepté de livrer leurs témoignages bouleversants au quotidien francophone El Watan.

En plus de subir la mort de leur proche, les familles des victimes du Covid-19 ne peuvent même pas faire leur deuil. Sommées de respecter les mesures de protection contre le coronavirus, seuls quelques membres sont autorisés à assister à l'enterrement des défunts.

C'est le cas notamment de ce jeune homme qui vient récupérer le corps de son père à la morgue de Beni-Messous, à Alger. L’administration de l’hôpital vient de lui annoncer le décès de son père.  «Ce qui me fait le plus mal, c’est le fait que mon père ne puisse pas avoir droit à la prière du mort, ni à un enterrement comme il se doit. La dernière fois que je l’ai vu, il n’arrivait même pas à respirer. Il ne voulait pas que je l’emmène à l’hôpital», déclare-t-il les larmes aux yeux. Il raconte que c'était son frère qui l’avait contaminé. « Nous ne lui avons rien dit», dit-il. Et d'ajouter : « toute la famille est effondrée».

«J’aurais aimé mourir que de vivre un tel malheur»

Dans un autre hôpital, à Mustapha Pacha (Alger), un trentenaire venu un peu plus tôt récupérer la dépouille de son père est abattu. Il ne pouvait plus parler. Son neveu qui tentait de le consoler raconte que plusieurs membres de sa famille sont contaminés. « Ma tante, mon oncle ainsi que ma grand-mère ont été déclarés positifs. À l’exception de mon grand-père qui est encore en danger, les autres commencent à se rétablir. Ils sont tous hospitalisés et aucun d’eux ne sait que mon grand-oncle est mort», dit-il avant d'ajouter avec amertume : «j’aurais aimé mourir que de vivre un tel malheur».

Le personnel médical réquisitionné

Par ailleurs, la même source a souligné le rôle important du personnel médical dans ces établissements. Ceux-ci affrontent en effet un danger permanent et risquent à tout moment d'attraper le coronavirus. Les employés des morgues le sont encore plus du fait qu'ils sont en contact permanent aux cadavres affectés. En plus de ce risque, ils déplorent un manque dans leur prise en charge, face aux problèmes de transport, de restauration et d’hébergement auxquels ils sont confrontés en ce temps de confinement. «Ce n'est pas avec des mains nues qu'on va mener cette guerre», déplore un des médecins.

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