Air Algérie a de nouveau rassuré la semaine dernière ses clients quant au remboursement de leurs billets d’avion en cas de non-utilisation après la date du 31 mars 2021. Néanmoins, des questions se posent quant à la capacité de la compagnie nationale à tenir cet engagement au vue des difficultés financières qu'elle affronte depuis l’arrêt de son activité commerciale.
En effet, la décision du gouvernement algérien de suspendre toute liaison aérienne pour empêcher la propagation du coronavirus a eu un grand impact sur la santé économique d'Air Algérie. La flotte de la compagnie nationale, composée de 56 avions, se retrouve immobilisée. Du coup, la société essuie de fortes pertes de revenus passagers. Et en l’absence de recettes, Air Algérie n’a pas de trésorerie suffisante pour rembourser ses clients dans l’immédiat. C’est ce qu’a confirmé Mourad Kezzar, consultant formateur en tourisme.
«Air Algérie, déjà malmenée par l’arrêt des activités, est lourdement pénalisée. Même les pays ayant une réglementation exigeante relative au remboursement des vols secs (billet d’avion vendu seul, sans aucune autre prestation) viennent de surseoir à ces textes inadaptés au cas actuel», a-t-il déclaré à El Watan.
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Face à cette situation, il estime que «la meilleure décision bénéfique pour toutes les parties est d’échanger les billets en factures d’avoir. C’est-à-dire que le client, une fois la reprise des vols effectuée, utilisera l’argent du billet pour acheter un autre billet chez le même agent, que ce soit auprès des agences d’Air Algérie ou une agence de voyages (ATV). Le client ne perd pas ses droits en totalité», précise-t-il.
En Algérie, les agences ne peuvent pas rembourser leurs clients
En outre, M. Kezzar a indiqué que les agences de tourisme sont sinistrées à cause de la situation actuelle. Selon lui, «aucune agence ne peut rembourser tous les clients de la Omra, de la Tunisie et de la Turquie, qui ont prévu des séjours pendant les vacances de printemps, y compris la billetterie». Selon lui, le secteur du tourisme est le plus touché par le coronavirus en Algérie. De nombreuses agences de voyage pourraient disparaître après la crise.
Mais pour le spécialiste en tourisme, «la question de la garantie de protection financière du consommateur se pose encore. Il faut aussi profiter de cette crise et penser à la garantie que doivent présenter les compagnies aériennes aux Etats pour la protection des intérêts des voyageurs suite aux faillites. Et si une compagnie dépose le bilan d’ici mai ou juin ? Quel sort pour sa clientèle algérienne ?», s'est-il demandé.
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