Historique ! Le baril de pétrole coté à New York pour livraison en mai est descendu pour la première fois sous zéro dollar. Avec un marché inondé de pétrole, les cours du baril plongent à leur plus bas niveau. Le prix du baril de référence West Texas Intermediate (WTI) a atteint -37,63 dollars, son plus bas niveau jamais enregistré.
C'est du jamais vu. Pour la première fois de son histoire, le baril américain de pétrole WTI pour livraison en mai est tombé lundi 20 avril à un niveau sans précédent : -37,63 dollars. Concrètement, cela veut dire que les producteurs devront payer plus de 37 dollars pour donner leur baril de pétrole. Il faut dire que les investisseurs et spéculateurs cherchent désespérément à se débarrasser de certains barils de pétrole américain à cause d'un marché saturé. Les observateurs ont expliqué que cette chute est aussi due à l'expiration des contrats pour livraison en mai ce mardi.
Il faut noter que le baril de 159 litres de pétrole brut, coté à New York, s'échangeait encore à 60 dollars en début d'année. Ce matin, le prix du baril de référence West Texas Intermediate (WTI) avait chuté en Asie à 14,47 dollars. Mais personne ne s'attendait à ce que les prix atteignent un niveau aussi négatif.
Excès de production et effondrement de la demande
L'or noir subit depuis quelques temps l'effondrement de la demande en raison des mesures de confinement instaurée pour lutter contre la propagation du coronavirus. Selon les premières estimations, la consommation de pétrole dans le monde a chuté de 20 millions de barils par jour (mb/j). En face, le marché a été inondé de pétrole à bas coût après que l'Arabie saoudite, membre éminent de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a lancé une guerre des prix avec la Russie pour obtenir un maximum de parts de marché. Tout cela a provoqué le débordement de l'offre. Les investisseurs ne savaient plus quoi faire de leur production avec une quasi-saturation des capacités de stockage.
Quelles conséquences ?
Cette baisse historique aura inévitablement des répercussions dévastatrices sur les pays producteurs, notamment ceux qui dépendent exclusivement de la rente pétrolière, comme l’Algérie. Un pays quise retrouve avec un énorme déficit budgétaire dans une contexte de crise économique aiguë. « De tels niveaux de prix obligent à des fermetures et entraînent des pertes d'emplois. Les opérateurs tentent de réduire les coûts pour faire face à cet environnement de prix bas », explique Rystad Energy dans une note.
Néanmoins, plusieurs analystes estiment que la situation devrait s'améliorer dans les jours à venir. "Il est un peu trompeur de se focaliser sur le contrat de mai", souligne ainsi Matt Smith, expert du marché pétrolier pour ClipperData. "Il y a beaucoup plus d'échanges sur le baril pour livraison en juin", a-t-il indiqué.
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