L'enseignement en ligne et télévisé est « antipédagogique », selon un expert

L'enseignement en ligne et télévisé est « antipédagogique », selon un expert

Ahmed Tessa, pédagogue praticien et ancien normalien, a indiqué, dans une déclaration accordée au quotidien El Watan, que le plan d'urgence adopté par le ministère de l'Education pour contourner la fermeture des écoles, décidée pour contenir la propagation du coronavirus, est antipédagogique.

En effet, Ahmed Tessa estime, sur les colonnes du quotidien francophone, que les cours de soutien télévisés et via YouTube sont « antipédagogiques » pour plusieurs raisons. Pour lui, les concepteurs de ce plan sont partis « par ignorance » sur de fausses pistes. Il explique que tous les élèves ne disposent pas des mêmes conditions de réception de ces cours et ne se sont pas tous arrêtés à la même leçon, la veille du confinement. Ceci « sans compter que chaque élève a son propre rythme d'assimilation », a-t-il ajouté.

Ainsi, Ahmed Tessa rappelle que les cours en ligne et télévisés sont « muets » et que les élèves sont obligés de suivre la même « cadence imposée par l'enseignant/présentateur », sans possibilité d'interaction. « L’option du choix de continuer les leçons du 3e trimestre est suicidaire (...). Elle va creuser davantage les inégalités déjà béantes entre les élèves (...). Il aurait fallu cibler des leçons importantes des 1e et 2e trimestres à réviser », estime Ahmed Tessa.

Concernant les examens de fin d'année, le lauréat du prix La renaissance française 2018 pense que si le confinement se prolonge, « nous irons vers un décalage des dates et un allègement dans le nombre d'épreuves ». En outre, Ahmed Tessa a appelé à la suppression de ces « examens/barrages hérités de la veille France ». Il indique que l'accès à l'enseignement supérieur doit être tributaire de deux critères : l'admissibilité délivrée par les lycées et l'admission sur concours, organisé par les universités.

Il est de notoriété publique que l'école algérienne se porte mal à cause d'un paradigme pédagogique archaïque. C'est pour cette raison qu'« il est question aujourd’hui d’aller vers une refondation de l’école algérienne et ne pas rester dans le concept de cette réforme tant rêvée », préconise-t-il.

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