L’accès à l’intérieur des locaux commerciaux est désormais interdit aux moins de 16 ans en Algérie. C'est ce qu'a annoncé le ministre du Commerce, Kamel Rezig, jeudi 30 avril à la télévision nationale (EPTV). Les commerçants sont tenus, a-t-il dit, de faire respecter cette disposition qui entre dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus.
"J'ai donné instruction aujourd'hui même ( jeudi 30 avril) d’interdire strictement aux mineurs âgés de moins de 16 ans, qu'ils soient seuls ou accompagnés de leurs parents, de pénétrer dans les différents magasins", a annoncé le ministre. Ce dernier précise que l'ensemble des commerces, toutes activités confondues, sont concernés par cette mesure.
Une mesure que les commerçants sont soumis à appliquer rigoureusement sous peine d'être "durement sanctionnés". En effet, le responsable a averti que "tout commerçant qui ne fait pas respecter cette disposition sera radié et son local fermé". Pour le ministre, le propriétaire est dans l'obligation d'appliquer à la lettre toutes les mesures préventives contre la propagation du coronavirus, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de son local.
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Rappelons qu’après plusieurs semaines de fermeture, certains commerçants ont été autorisés à reprendre leurs activités. Une autorisation conditionnée cependant par le respect de mesures strictes de prévention contre le coronavirus.
Quand le gouvernement navigue à vue
Les commerçants se retrouvent du coup obligés "de faire le gendarme". Chose qui n'est pas au goût de certains qui, pour échapper à l'application de cette mesure, préfèrent temporiser la reprise de leurs activités. Ils estiment que vérifier les papiers d'identité de chaque client à l'apparence jeune est difficilement applicable et surtout harassant.
A vrai dire, par toutes ces restrictions, le gouvernement n'a fait que jeter la balle dans le camp des commerçants. Ce qui laisse à penser que les autorités algériennes naviguent à vue face à cette pandémie. Pour rappel, deux walis se sont démarqués de la décision du gouvernement autorisant certains commerces à reprendre le service. Il s'agit des premiers magistrats des wilayas de Setif et M'sila qui ont appelé les commerçants concernés par la réouverture à fermer de nouveau leurs locaux, pour contenir l'épidémie dans leurs wilayas respectives.
Il faut dire la reprise de certaines activités a été sévèrement critiquée. Des médecins, des acteurs de la société civile et autres observateurs jugent précoce et dangereuse cette autorisation. Preuve en est, au lendemain de cette décision, un laisser-aller a été constaté parmi les populations qui ont renoué avec leurs habitudes quotidiennes, au mépris des règles de prévention sanitaire, notamment la distanciation sociale. D'ailleurs, l'Algérie a enregistré une hausse alarmante des cas de coronavirus que d'aucuns imputent à l'allègement du confinement et à la réouverture de commerces.
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