La déclaration du chef de l'Etat portant sur le sort de l'année scolaire a fait réagir les syndicats du secteur. Ces derniers émettent des réserves quant à une probable reprise des cours dès la fin du confinement.

Pour Boualam Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (SATEF), il existe un manque de courage politique face à la situation. Il a estimé, dans une déclaration donnée au quotidien Le Soir d'Algérie, que le président de la République est resté « évasif à ce sujet ». Cependant, il considère qu'il est évident que l'année scolaire est terminée.

Le président du SATEF a confié que les parents d'élèves attendaient énormément du discours du président de la République. Mais ils n'ont pas eu les réponses tranchées et claires escomptées. En supposant qu'il y ait reprise des cours, Boualam Amoura se demande : « Avons-nous les moyens nécessaires permettant de s’y risquer ? »

La décision de reprendre les cours, estime Boualam Amoura, bute sur plusieurs facteurs dans ce contexte d'épidémie. Entre autres la surcharge des classes, qui représente un vecteur de contamination, et le manque de transport scolaire. A ce propos, le syndicaliste invite le gouvernement à « avoir le courage de dire que l’année scolaire est terminée ».

La Snapest exprime son inquiétude quant au déroulement du Bac

Le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) estime aussi que le président Tebboune n'a « annoncé aucune nouveauté ». Le représentant du syndicat, Meziane Meriane, a exprimé son inquiétude quant à la tenue de l'examen du Bac en l'absence de conditions nécessaires. « Nous avions proposé le report du bac au mois de septembre », rappelle-t-il.

Le syndicaliste a déclaré que si les autorités venaient à fixer la date de l'examen du Bac au mois de juin, « elles devraient en assumer l’entière responsabilité ». Dans ce contexte, le représentant du Snapest a déclaré qu'il ne faudrait pas prendre cette décision à la légère. Eu égard au manque de moyens de protection, la décision doit « faire l’objet d’une mûre réflexion », a-t-il conseillé.

L'association des parents d'élèves n'est pas du même avis que les syndicats

Contrairement aux syndicats, les associations des parents d'élèves trouvent dans la déclaration du président Tebboune des réponses à leurs questions. Ces associations ont fait savoir que le discours présidentiel répond aux attentes des élèves et de leurs parents. Dans cette conjoncture, ces associations affichent leur soulagement quant à « la maîtrise des autorités de la crise sanitaire »

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