France - Des retraités maghrébins dont des Algériens vivent une situation sanitaire très difficile. Ces personnes âgées, très souvent malades, sont particulièrement exposées au risque de contamination au coronavirus. Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), a lancé un véritable cri de détresse à l’attention des autorités françaises.
Ces retraités, qui vivent encore dans des foyers de migrants insalubres, sont les grands oubliés des autorités françaises en ces temps de coronavirus. Dans un courrier adressé, jeudi 30 avril, à Agnès Fontana, directrice de l’accueil, de l’accompagnement des étrangers et de la nationalité, service qui relève du ministère français de l’Intérieur, le président du CFCM tire la sonnette d’alarme face à leur situation insupportable.
Mohammed Moussaoui estime qu’il est « nécessaire de procéder au dépistage de ces résidents le plus vite et le plus complètement possible car il s’agit de populations particulièrement fragiles, précaires et exposées ». Il rappelle que depuis le début de la crise, 62 chibanis maghrébins ont perdu la vie, dont 7 au sein de structures d’hébergement. Mi-avril, un retraité algérien a été retrouvé dans sa chambre dans un foyer près de Paris, plusieurs jours après sa mort.
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Sur les 168 foyers repartis sur le territoire français, 140 sont dans un état d’insalubrité déplorable. En cette période de confinement, l’entretien des foyers des travailleurs migrants n’est quasiment plus assuré. Les gestionnaires s’enferment dans leurs bureaux de peur de contagion. Le personnel se fait rare alors que les masques et le gel hydroalcoolique ne sont plus disponibles partout en France.
Le CFCM propose d'héberger les chibanis dans des hôtels ou des villages de vacances
Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) propose de trouver une solution à ces personnes âgées et vulnérables. Il suggère d’héberger les chibanis dans des hôtels ou des villages de vacances. « Ne serait-il pas envisageable d’héberger les plus fragiles d’entre eux dans des hôtels ou des villages de vacances pour limiter la propagation du virus ? », s'interroge-t-il.
Agnès Fontana, directrice de l’accueil, de l’accompagnement des étrangers et de la nationalité, a favorablement accueilli la proposition de Mohammed Moussaoui. Elle a répondu que « l'idée de mettre les “chibanis” à l’abri dans des hôtels ou des résidences de vacances, dans le cadre des mesures actuellement en cours de mise en place suite à l’allocution du Premier ministre, est excellente et nous l’examinons ».
Pour rappel, en mi-avril, un retraité algérien est décédé du coronavirus dans le foyer des travailleurs migrants du quartier populaire de Saint-Ouen, près de Paris. Il a été retrouvé plusieurs jours après sa mort dans sa chambre. Les circonstances de la mort du chibani algérien, seul et délaissé, ont soulevé l’indignation des associations des droits de l’Homme en France.
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