Scandale de corruption à l’aéroport d’Alger : Les révélations de Amar Ghoul

Scandale de corruption à l’aéroport d’Alger : Les révélations de Amar Ghoul

L’ancien ministre des Transports et des Travaux publics Amar Ghoul a comparu, ce mercredi 24 juin, devant le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger. L’ex-ministre a répondu aux questions du juge en tant qu’accusé dans le procès du patron du groupe ETRHB, Ali Haddad. Amar Ghoul s’est expliqué au sujet de l’octroi d’un marché pour la réalisation de l’entrée de l’aéroport international d’Alger, en 2013.

Amar Ghoul, actuellement en détention, a rejeté toutes les accusations, affirmant que c’est le Conseil du gouvernement qui a pris la décision de lancer le projet. Selon lui, il a été convenu de lancer les travaux de l’entrée de l’aéroport d’Alger en urgence, en prévision du Sommet arabe. Le projet devait être achevé dans un délai de 6 mois, a-t-il soutenu.

L’ancien patron du parti politique TAJ justifie le choix de l’octroi du marché de l’entrée de l’aéroport international d’Alger à l’entreprise de Ali Haddad, au gré à gré, par les délais courts. Selon Amar Ghoul, il était impossible de suivre la procédure des marchés normaux, et il fallait se diriger vers le gré à gré. L’ancien ministre indique que la demande a été validée par le ministre des Finances, puis par la Commission nationale des marchés publics. Amar Ghoul récuse toute responsabilité dans cette affaire. Il a déclaré au juge : « Je n’ai fait qu’appliquer les directives du gouvernement ».

Par ailleurs, lors du procès de Ali Haddad, qui se poursuit pour la troisième journée, les juges ont révélé les montants astronomiques dilapidés dans les projets du secteur des travaux publics. Entre 2015 et 2018, un montant de 3 333 526 646.16 DA, équivalent à 8 935 880.16 euros, auquel s’ajoute un montant de 1 954 250 582. 75 DA a été accordé à l’entreprise ETRHB Haddad, pour le développement routier à travers huit wilayas.

Les enquêteurs notent que dans la majorité des cas, le travail n’a jamais été achevé. Malgré les retards, les infractions et les coûts exorbitants de la réalisation, l'entreprise Haddad continuait à cumuler les projets et a même obtenu des rallonges de 14 à 39 mois pour des travaux jamais finalisés. Les enquêteurs relèvent également que 12 projets lui étaient systématiquement accordés chaque année jusqu’à 2018.

Lourdes peines requises contre les accusés

Dans son réquisitoire, le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed a requis, cet après-midi, des peines très lourdes à l’encontre de Ali Haddad, Amar Ghoul et des deux anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal.

Le procureur a demandé une peine de 18 ans à l’encontre de l’ancien patron de l'ETRHB, 15 ans pour les deux anciens Premiers ministres et 12 ans à l’encontre de l’ex-ministre des Travaux publics.

Le procureur a indiqué que Ali Haddad avait mis à profit ses relations avec les deux anciens Premiers ministres, jugés dans cette affaire, et qu’il avait aussi bénéficié d’indus avantages portuaires grâce à des ministres. Il s’agit d’une atteinte flagrante aux Code maritime.

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