Les harraga algériens déferlent sur l'Espagne

Une barque transportant des immigrants clandestins, appelés communément

Le phénomène de l'immigration clandestine s'est aggravé cette année en Algérie. Depuis le début de l'année 2020, ils sont plus de 2 000 harraga algériens à rejoindre clandestinement l'Espagne, devenant ainsi la première nationalité des arrivées illégales en terres ibériques, a indiqué le quotidien espagnol El País.

Le phénomène de l’émigration clandestine a connu une hausse fulgurante au cours des dernières semaines. Le Sud de l’Espagne est carrément pris d’assaut par des centaines de harraga. Selon les données des autorités espagnoles, plus de 2 000 migrants clandestins ont réussi à atteindre les côtes espagnoles au départ d'Algérie depuis le début de l’année.

Des chiffres inquiétants qui suscitent l’interrogation et l’inquiétude des autorités espagnoles et algériennes. Ces dernières s'interrogent sur les raisons qui poussent ces personnes à risquer leur vie pour l’autre côté de la Méditerranée.

Les Algériens n'espèrent plus un changement démocratique en Algérie

En plus du danger des naufrages, les candidats à l'immigration clandestine n'hésitent pas à braver le risque du coronavirus. Selon Ali Zoubeidi, spécialiste des migrations, cette situation est le résultat de la situation socio-économique en Algérie. Il a expliqué, au site spécialisé "InfoMigrants", que « les Algériens sont de moins en moins nombreux à espérer un changement démocratique, alors ils quittent à nouveau leur pays, comme avant la révolution du 22 février ».

Les points de départ des migrants sont généralement les côtes d’Oran, de Mostaganem et de Boumerdès. Un véritable réseau pour migrants clandestins s’est, d’ailleurs, mis en place dans ces villes. Les organisateurs de ces voyages illégaux proposent désormais des traversées, à bord de bateaux rapides, qui durent moins de cinq heures à raison de 70 millions pour chaque candidat à la harga. Un prix qui ne dissuade pas ces jeunes prêts à tout risquer pour rejoindre l'Europe.

Face à cette situation, des spécialistes rappellent que la balle est dans le camp des autorités algériennes. Comme l'explique, au quotidien algérien El Watan, Youcef Benkaâba, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme, chargé de la question migratoire, « la responsabilité première incombe d’abord aux Etats qui devraient donner de l’espoir et de l’optimisme à leurs jeunes, en pensant à installer une stratégie économique à long terme pour créer des postes d’emploi durables et non publier des chiffres qui n’ont aucun rapport avec la réalité où le chômage est criant ».

« Les pays européens, particulièrement l’Espagne, l’Italie et la France ont aussi leur responsabilité et devraient ouvrir un débat sérieux avec les pays du Sud pour trouver une solution concrète à la question migratoire », a-t-il ajouté.

Lire également : Algérie-Espagne : La nouvelle route migratoire vers l’Europe ?

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