Farouk Ksentini s'oppose au jugement de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika. Dans un entretien accordé au journal Le Soir d'Algérie, l’ancien président de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme a évoqué l'état de santé de l'ancien haut responsable qui ne lui "permet pas de se défendre".
Faut-il juger Abdelaziz Bouteflika ? La question anime toujours les débats en Algérie. Me Farouk Ksentini s'est encore exprimé sur le sujet, lundi 28 septembre, dans une interview accordée au quotidien Le Soir d'Algérie. L'avocat dit s'opposer au jugement de celui qui a été à la tête de l'Etat 20 ans durant et qui est cité dans les différents procès de corruption.
Farouk Ksentini explique sa position par l'état de santé de l'ancien président : "Il n’est ni mort, ni vivant, il n’y a aucune raison de le traîner devant la justice dans cet état, car il ne peut pas se défendre. Il ne peut pas parler, il est réduit à un stade végétatif, que voulez-vous juger dans une telle situation ?" s'interroge-t-il.
"Il n’est ni mort, ni vivant"
Il évoque l'ancien président égyptien qui a été appelé à la barre pour répondre aux accusations portées contre lui. "Lorsque Moubarak a été jugé, il était dans un meilleur état physique, il avait de meilleures capacités, mais Abdelaziz Bouteflika ne peut ni réagir ni se défendre, à quoi bon donc le juger ?" se demande-t-il encore.
Il faut rappeler qu'au mois de mars dernier, ce même avocat avait pourtant affirmé que le jugement de Bouteflika était possible. Il avait indiqué, dans une déclaration rapportée par TSA Arabi, que la décision état « tributaire d’une décision politique du pouvoir en place ».
Farouk Ksentini avait souligné, néanmoins, que le président déchu devait être ausculté par des médecins spécialistes pour déterminer si son état de santé mentale lui permettait ou pas de se défendre et de répondre aux questions.
