Algérie : Les « éborgnés du Hirak » lancent un appel de détresse

Photo : éborgnés du hirak

Les jeunes blessés par les éléments de la police lors des manifestations contre l'élection présidentielle du 12 décembre 2019 se disent dans le désarroi. Selon l'un d'eux qui s'est confié à nos confrères d'El Watan, ceux qu'on appelle les "éborgnés du Hirak" réclament la reconnaissance par l'Etat de leur invalidité et une prise en charge de leurs blessures.

Anis Meziane est un jeune étudiant de 22 ans. Lors des fameuses manifestations de décembre 2019, il a perdu l'usage de son œil gauche. Sa mère a été hospitalisée juste après l'accident et à l'hôpital, elle a chopé de nouvelles maladies. Il a exposé la situation des "éborgnés du Hirak" de façon, on ne peut plus claire.

"Nous sommes désemparés. Pour nous faire opérer en Algérie, nous n’avions pas trouvé une clinique à cause de la pandémie due à la Covid. Nous avons pu avoir des rendez-vous pour des interventions dans des cliniques en France et en Espagne, mais le problème des visas s’est posé pour nous. Moi, personnellement, j’ai eu un refus de visa. Et même pour aller en Tunisie, les frontières sont fermées. Nos cas s’aggravent. Les médecins nous ont dit que si nous ne subissons pas une opération dans l’immédiat, la structure de l’œil sera irrémédiablement perdue. Une prothèse sera alors difficile à placer" affirme apeuré le jeune Anis Meziane.

Les blessés sont des cas sociaux

Il parlera de ses compagnons d'infortune dont 9 éborgnés, un blessé à la mâchoire et un asthmatique qui a succombé après un jet de grenades à gaz lacrymogène de la police. Ce sont tous des cas sociaux en Algérie. Qu'ils soient soutiens de famille ou même pères de familles, ils s'organisent aujourd'hui pour défendre leurs droits et leurs intérêts.

Pour cela, ils ont créé une structure, appelée Comité national des victimes du Hirak (CNV). Une structure dont la mission sera de défendre tous les blessés du Hirak, pas uniquement les éborgnés originaires des wilayas de Kabylie. D'ailleurs, elle regroupe des victimes mais aussi des médecins, des avocats et des journalistes dont la première mission est l'élaboration d'une liste nationale des victimes du Hirak. Elle aura également à prendre en charge les victimes et leur distribuer des aides financières, à eux et à leurs familles.

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