Suite aux déclarations de l’étudiant Walid Nekkiche, qui affirme avoir été torturé et agressé sexuellement par des membres des services de sécurité, le parquet général de la Cour d’Alger a ordonné l’ouverture d’une enquête pour déterminer les circonstances de cette affaire. Cependant, la société civile et plusieurs ONG refusent que cette enquête soit « un énième subterfuge » pour calmer la colère et l’indignation des Algériens.
Le Comité de lutte contre la torture et les conditions carcérales inhumaines des détenus en Algérie, né samedi 13 février, refuse que l’enquête préliminaire, ordonnée par le parquet dans l’affaire de Walid Nekkiche, soit « un énième subterfuge pour calmer l’indignation nationale et internationale ». L’ONG réclame que les tortionnaires du jeune étudiant soient « identifiés et jugés », précisant que l’affaire Nekkiche est loin d’être un cas isolé.
Le comité affirme que Walid Nekkiche, âgé de 25 ans, a été doublement victime « à travers la torture qu’on lui a fait subir et à travers l’ignorance de ces faits par le juge d’instruction qui n’a pas voulu entendre la victime ». Les initiateurs de ce comité déplorent les conditions d’arrestation et d’incarcération des détenus d’opinion et dénoncent la maltraitance et les violences dans les structures de police ainsi que dans les prisons.
Notons que le Comité national de libération des détenus (CNLD), la Coordination nationale des universitaires algériens pour le changement et le Collectif des avocats de la défense des détenus d'opinion ont annoncé, samedi 13 février, lors d’une conférence de presse tenue au siège de SOS Disparus, la naissance du Comité de lutte contre la torture et les conditions carcérales inhumaines des détenus en Algérie.
De son côté, le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, persiste qu’« il n'existe pas de prisonniers d'opinion en Algérie ». Cependant, selon le CNLD, plus de 70 personnes sont actuellement emprisonnées en raison de leur activisme au sein du mouvement populaire « le Hirak ».
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