L’exploitation de la mine de Tala Hamza à Bejaïa, en Kabylie, continue de soulever des interrogations. Les citoyens et les activistes de la région ont alerté sur les dangers de cette exploitation sur l'environnement. Ils sont rejoints par l’économiste Hicham Rouibah. Ce dernier a affirmé, dans une interview parue dans le journal El Watan de ce dimanche 28 février, que les particules minières étaient extrêmement polluantes et dangereuses.
Hicham Rouibah précise, d'emblée, que son intervention ne vise pas la « diabolisation des projets d’investissement. C’est avant tout une question de rationalité. Il s'agit d’éléments factuels auxquels se heurte l’exploitation de la mine d’Amizour ». L'économiste ajoute que « comme dans la plupart des secteurs d’activité, il manque une transparence sur la gestion des investissements publics. Il n’y a aucune étude sur les potentiels rendements et profits de cette mine ».
L'économiste s'interroge : « Les infrastructures appropriées d’exploitation minière sont extrêmement coûteuses ; a-t-on estimé leur coût ? Combien de temps doit-on consacrer pour les amortir ? » Il révèle que « les études de l’économie des mines estiment qu’avec une intensité capitalistique (rapport de l’investissement initial sur le CA annuel moyen) de 3 et une marge de 50%, il faut 6 à 7 ans pour récupérer l’investissement initial ».
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Les effets de l'exploitation sur l'environnement
Par ailleurs, en ce qui concerne le volet environnemental, Hicham Rouibah affirme que « les coûts sociaux de l’exploitation des mines sont nombreux, difficilement occultables et les exemples vivants ne manquent pas ». Il rappelle que « les particules minières sont extrêmement polluantes et dangereuses, les institutions internationales comme l’OMS avaient listé les maladies que l’humain peut contracter : des difficultés respiratoires, aux troubles cérébraux et intestinaux en arrivant au cancer ».
Pour appuyer ses dires, l'économiste donne des exemples : « Au Pérou, des centaines d’enfants sont décédés à cause de la propagation des particules de plomb dans l’air. En Zambie, il y a toute une ville qui a été contaminée au zinc, un tiers des habitants ont perdu la vie par des maladies provoquées par une mine qui datait de 25 ans », explique-t-il. Hicham Rouibah souligne que « des pays développés comme la France et la Norvège ont connu des contaminations de l’eau et de la végétation alors que ces deux pays sont connus pour leur expertise dans le traitement des émissions négatives et suivent un protocole très strict de la Commission européenne ».
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