L'Algérie est en alerte sécheresse

Illustration : Sécheresse

Les Algériens sont appelés à se préparer à une crise sévère autour de l'eau. Le stress hydrique est là et les responsables en charge de cette denrée rare ont déjà commencé à lancer des alertes à la sécheresse. Après les crises politique, économique et sanitaire, la crise de l'eau pointe du nez et risque de s'aggraver à la veille de la saison estivale.

En effet, la faible pluviométrie enregistrée en hiver annonce un été difficile en Algérie. Au point où même les discours rassurants des responsables ne sont plus en vigueur. Ils se sentent obligés de dire la vérité parce qu'il n'y a plus aucun moyen de cacher la réalité, surtout avec les nouvelles technologies et les réseaux sociaux qui font circuler les informations en temps réel.

C'est le cas du directeur général de l'Algérienne des Eaux (ADE), Hocine Zaïr, qui a dit les choses clairement dans un passage à la Radio chaîne III. Pour lui, l'Algérie est en alerte sécheresse. D'ailleurs, les coupures d'eau que connaît Alger ces derniers jours sont un indice majeur du stress hydrique.

Vers un réaménagement de l'alimentation en eau potable

Cependant, le premier responsable de l'ADE tente de relativiser dans le but d'éviter la psychose. Pour lui, s'il doit y avoir un rationnement, ce sera pour le début de l'été. Mais seulement en cas de persistance du manque de pluviométrie. « Les horaires d'alimentation en eau potable seront inévitablement aménagés au début de l'été prochain en cas de persistance du stress hydrique actuel », a-t-il précisé.

Et si Alger connaîtra une baisse de la disponibilité quotidienne de l'eau, les autres régions vont souffrir le martyre. Surtout que dans certaines wilayas et localités, même la quotidienneté n'est pas encore une réalité, et ce, malgré les gigantesques investissements consentis, notamment dans la réalisation des barrages et des stations de dessalement de l'eau de mer.

Les villages de Kabylie vont souffrir

C'est le cas dans plusieurs localités de la région de Kabylie qui ont parfois deux heures de disponibilité par semaine. La situation risque d'y empirer. Pourtant, plusieurs barrages y ont été réalisés et les plus récents sont ceux de Taksebt, à Tizi Ouzou et de Koudiet Acerdoun, à Bouira. Deux grands barrages, dont les capacités avoisinent les 400 millions de mètres cubes, qui sont peu remplis en raison du stress hydrique que l'Algérie vit cette année.

« Si la situation ne s'améliore pas dans les deux mois à venir, l'alimentation en quotidien qui se situe entre 10 heures et 18 heures sera réduite pour passer entre 6 heures et midi, voire à un jour sur deux », avertit le directeur général de l'ADE. Ce dernier rassure que ce réaménagement dans la distribution de l'eau potable se fera après le mois de Ramadhan.

Pour lui, il est impératif de préserver les réserves disponibles dans les barrages, les nappes phréatiques et toute autre poche emmagasinant l'eau. Il tentera une nouvelle fois de rassurer, en estimant que le réaménagement prévu sera annulé si les réserves se reconstituent d'ici mai. Donc s'il pleut assez d'ici deux mois.

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