Film censuré sur Larbi Ben M'hidi : Le réalisateur saisira la justice

Bachir Drais-Ministère des Moudjahidines-ministères de la Culture
Le réalisateur du film sur Larbi Ben M'hidi compte saisir la justice pour se prononcer sur le conflit qui l'oppose aux ministères de la Culture et des Moudjahidine. Dans un texte publié mercredi 24 mars sur sa page Facebook, Bachir Derraïs a menacé en des termes clairs de saisir la justice contre ces deux institutions. Les deux ministères sont partenaires de son film qui n'est toujours pas sorti en salle.
« Aujourd'hui, le 24 mars 2021, l'un de mes collaborateurs en Algérie s'est réuni avec les partenaires étatiques du film au siège du ministère des Moudjahidine avec la présence de représentants du ministère de la Culture. La réunion s'est terminée sans arriver à trouver un quelconque compromis », écrit le réalisateur du film sur sa page Facebook.
« Ma conclusion : je ne vois aucune solution possible sans passer par le tribunal d'Alger et le tribunal de commerce de Paris », ajoute-t-il. Le biopic, dont le tournage a pris fin en 2018, est resté à ce jour en phase de finalisation en raison d'un désaccord entre le réalisateur et les producteurs. La polémique touche essentiellement sur certains passages du film, qui retracent la période d'avant la guerre d’Algérie.

Les scènes de la discorde

Selon le cinéaste, les autorités algériennes jugent le film retraçant le parcours du révolutionnaire « trop politique »... Elles auraient préféré davantage de « scènes de guerre » mettant en valeur les combattants algériens ou d'images de tortures commises par l'armée coloniale, a-t-il confié en juin 2019 à TV5 Monde. Plusieurs séquences auraient déplu, en particulier celles qui relatent les désaccords au sein du FLN, comme une scène d'altercation entre Larbi Ben M'hidi et Ahmed Ben Bella, futur président de l'Algérie. Un échange qui figure pourtant « dans tous les livres d'Histoire », a-t-il poursuivi.
De leur côté, les autorités algériennes, tout en refusant de parler ouvertement de censure, refusent toujours d'accorder le visa d'exploitation pour le film, avant la levée de toutes les réserves. « Les membres du comité de lecture du film ainsi que le conseil scientifique se sont récemment réunis avec le réalisateur pour se mettre définitivement d'accord à son sujet », a souligné le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, en mars 2020, dans une déclaration à la presse.
Avant lui, l'ex-ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, avec lequel le réalisateur a eu un conflit concernant le scénario, s'est également exprimé sur le sujet en 2018. « Nous n’avons demandé que le respect de scénario initial... la commission de suivi du film est en contact avec le réalisateur pour le levée des réserves techniques qui retardent le sortie de film », avait-il affirmé. Trois années plus tard, deux ministres de la Culture se sont succédé au poste sans que le film voie encore le jour.

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