Moins de vingt-quatre heures après la sortie du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, à propos de ce qu’il qualifie « d’augmentation des protestations » sur le front social, les syndicats du secteur de l’Education ont décidé d'opter pour l'escalade en appelant à une grève nationale de trois jours. Réunis ce jeudi 29 avril à Alger pour évaluer la journée de grève organisée la veille, cinq syndicats de l'Education nationale ont, en effet, décidé de radicaliser leur protestation, en annonçant une grève nationale de trois jours pour les 9, 10 et 11 mai prochain.
Dans un communiqué sanctionnant les travaux de ladite réunion, les cinq syndicats, à savoir l'UNPEP, le CLA, le SATEF, la SNTE et le SNAPEST, ont réitéré leurs revendications socioprofessionnelles et pédagogiques qu'ils ont eu déjà à exprimer et déposer sur le bureau du ministre de l'Education. La principale revendication de ce collectif syndical est « l’amélioration du pouvoir d’achat » des travailleurs de l’éducation nationale.
Selon les signataires de la déclaration, les doléances adressées à leur tutelle portent sur « la majoration du point indiciaire dans le calcul des salaires, la révision du système des primes et indemnités, le rétablissement du droit à la retraite sans conditions d'âge » et la « permanisation des travailleurs des Corps communs ». Sur le plan pédagogique, les cinq syndicats réclament « la réforme du système éducatif » ainsi que « la révision des programmes scolaires ».
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Une grève nationale les 9, 10 et 11 mai
En décidant de radicaliser leur mouvement de protestation, les cinq participiaux syndicats de l’Éducation nationale veulent certainement répondre de manière forte aux dernières déclarations du Premier ministre à propos de l’ébullition du front social. En effet, au lieu de rassurer les fonctionnaires qui observent depuis quelques jours des mouvements de grève et de protestation pour revendiquer l’amélioration de leur situation socio-économique, Abdelaziz Djerad a préféré opter pour la politique du bâton.
En effet, dans un communiqué publié mercredi soir par les services du Premier ministre, le gouvernement algérien a indiqué avoir « observé ces derniers temps une augmentation des protestations syndicales, derrière lesquelles se trouvent parfois des organisations syndicales non agréées, soulevant certaines revendications, dont les demandeurs sont pertinemment conscients qu’elles ne sont pas réalisables, témoignant ainsi de l’état de négligence que de nombreux secteurs ont connu depuis plus de 15 ans ».
Une réplique aux menaces du Premier ministre ?
Une fin de non-recevoir qui a fait sortir de leurs gonds les cinq principaux syndicats de l’Education, moins de vingt-quatre heures plus tard. Ces derniers ont ainsi décidé de radicaliser leur mouvement en optant pour une grève nationale de trois jours les 9, 10 et 11 mai prochain au niveau de l’ensemble des établissements scolaires du pays.
Une action d’envergure collective qui intervient après les journées de grève observée ces derniers jours par certains syndicats, à l’instar du CNAPESTE, et qui a vu une large adhésion au niveau national. Toutefois, la coalition des cinq syndicats qui a opté pour le durcissement risque, de l’avis des observateurs, de faire tache d’huile chez les fonctionnaires des autres secteurs, qui observent, eux aussi, depuis quelques jours des mouvements de protestation sporadiques pour revendiquer l’amélioration de leur situation socio-économique. La grève des postiers et celle des agents de la Protection civile est la parfaite illustration du grand marasme que vit le front social en Algérie, ces derniers mois.
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