La France souhaite « la réussite des réformes » en Algérie

Montage : Jean yves le drian - Hirak

A moins de deux semaines des élections législatives en Algérie et dans un contexte politique marqué par une forte répression contre le Hirak, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a appelé, mercredi 26 mai, à la poursuite des réformes en Algérie, « dans le respect des libertés publiques » et « de la presse ».

Interpellé, mercredi, par la sénatrice et ex-ministre socialiste Laurence Rossignol sur « la répression » du « mouvement citoyen et pacifique » de contestation en Algérie (Hirak) et les arrestations et condamnations de « militants, citoyens, journalistes... », le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, appelle à la poursuite des réformes en Algérie « dans le respect » des libertés.

« Les autorités algériennes ont exprimé l'ambition de réformer l'Algérie en profondeur, dans un esprit de dialogue et d'ouverture qui correspond aux attentes qui ont été exprimées dans le Hirak, de manière pacifique et avec dignité, par les Algériens. Notre seul souhait, c'est la réussite des réformes au bénéfice de l'Algérie et des Algériens », a déclaré le ministre français devant le Sénat.

« C'est aux Algériens, et à eux seuls, de fixer les modalités de ce destin, dans le respect des libertés publiques, dans le respect de la liberté d'expression, dans le respect de la liberté de la presse, auxquelles la France est attachée partout dans le monde », a-t-il ajouté, en se refusant à tout commentaire supplémentaire à quinze jours des élections législatives en Algérie. Une élection marquée, il faut le souligner, par un boycott massif des partis démocrates et progressistes, à l'instar du RCD, du FFS et du PT, et d'un désintérêt quasi-général chez la majorité de la population. C’est le cas notamment en Kabylie, où la population a tourné carrément le dos à ce scrutin, ainsi que dans les grandes villes du pays, à l'exemple d'Alger.

« Poursuivre les réformes dans le respect des libertés publiques »

Ce scrutin intervient aussi, il faut le dire, dans un contexte politique caractérisé par une forte répression contre les marches pacifiques du Hirak, avec son lot d’arrestations et de condamnations de centaines de citoyens et de militants politiques. A ce propos, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) a indiqué, le 26 mai, que plus de 2 000 manifestants avaient été interpellés à travers le territoire national, à l’issue des marches du vendredi 21 mai. Près d'une centaine parmi eux ont été placés en garde à vue et une soixantaine ont été mis sous mandat de dépôt. Cette vague de répression intervient au lendemain de la décision du ministère de l’Intérieur d'obliger les organisateurs des marches du Hirak à « déclarer » au préalable les manifestations auprès des autorités, ce qui revient à les interdire.

« Nous suivons la situation de très près mais en respectant la souveraineté de ce pays ami », déclarait déjà, le 21 mars dernier, Jean-Yves Le Drian devant la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale française, au lendemain de la reprise des manifestations du Hirak en Algérie. « C'est aux Algériens et à eux seuls de déterminer la voie de leur avenir par un dialogue démocratique dont il leur revient de fixer les modalités », avait ajouté le ministre français. « C'est au peuple algérien d'agir dans le cadre d'un processus démocratique que le président Tebboune annonce vouloir renforcer », avait-il encore ajouté en référence à la décision de Abdelmadjid Tebboune d'appeler à des élections législatives anticipées pour le 12 juin.

Lire aussi : Algérie - France : Ce que Tebboune et Jean-Yves Le Drian se sont dit

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