L'affaire d'espionnage Pegasus pose la question de la dette technique de l'Algérie

Les révélations d’espionnage du programme Pegasus, posent la problématique de « la sécurité nationale et de la maîtrise des nouvelles technologies », en Algérie, estime Abderrahmane Mebtoul, Professeur des universités et expert international.

Dans une contribution transmise ce mercredi 21 juillet à la rédaction d’ObservAlgérie, Abderrahmane Mebtoul estime que « la maîtrise des nouvelles technologies reposant sur le savoir est le défi principal du XXIème siècle, engageant la sécurité mondiale et toute inadaptation à ces mutations isolerait encore plus le pays ».

« L’organisation Forbidden Stories et 17 rédactions viennent  de révéler un important scandale qui touche tant la sécurité des Nations que la vie privée des citoyens. Ainsi, le monde est devenu une grande maison de verre. L’infrastructure de l’Internet se répand aujourd’hui autour du monde pour créer un large réseau mondial et ce grâce à l’informatique qui permet aujourd’hui de numériser les informations et de gérer de nouveaux systèmes », indique M. Mebtoul.

Les nouvelles technologies ne concernent pas seulement les écoutes

Pour le professeur Abderrahmane Mebtoul, les nouvelles technologies ne concernent pas seulement les écoutes. « Les drones sans pilotes commencent à remplacer l’aviation militaire classique pouvant cibler avec précision tout adversaire  à partir de centres informatiques sophistiquées à des milliers de kilomètres » explique-t-il. « Les satellites remplissant l’atmosphère, permettent d’espionner tout pays, de détecter le mouvement des troupes et la diffusion d’images de toute la planète » ajoute le professeur.

« L’Algérie est un des pays en retard dans la transition numérique »

Selon lui  « le contrôle de l’information grâce à l’informatisation permet  le développement des sites d’information, impliquant une adaptation des journaux papier, une nouvelle organisation des entreprises et administrations en réseaux, loin de l’organisation hiérarchique dépassée, l’interconnexion bancaire et éclectique, pouvant bloquer tout pays dans ses transactions financières et la panne des réseaux peut plonger tout pays dans les ténèbres ».

Selon le professeur Mebtoul : « l’Algérie est un des pays en retard dans la transition numérique, malgré des discours de certains responsables déconnectés de la réalité vivant toujours du mythe de la rente des hydrocarbures et des industries mécaniques du passé, faute de vision stratégique de la transformation du nouveau monde ».

« L’Algérie est à la 120e sur 134 au monde en matière de gouvernance numérique »

Ainsi, précise-t-il, « le rapport annuel mondial sur l’économie numérique (Network Readiness Index - NRI 2020), a classé l’Algérie  sur 134 pays à la 120e place en matière de gouvernance numérique ». Selon Abderrahmane Mebtoul, « la bureaucratie, héritage d’une économie administrée, constitue une des contraintes les plus fortes et dont l’éradication est absolument nécessaire pour insuffler la dynamique au développement dans le cadre d’une libéralisation maîtrisée conciliant l’efficacité économique et une profonde justice sociale ».

« Le monde est à l’aube d’une quatrième révolution économique et technologique »

Pour l’auteur de la contribution « le monde est  à l’aube d’une quatrième révolution économique et technologique, fondée sur deux fondamentaux du développement du XXIème siècle, la bonne gouvernance et l’économie de la connaissance, avec comme trajectoire la transition numérique et la transition énergétique ». « Le statut quo étant suicidaire, n’existant pas de situation statique, plus on diffère les réformes, plus on épuisera les réserves de changes avec le risque du retour au FMI horizon 2022, ce qu’aucun patriote ne souhaite », conclut le professeur Abderrahmane Mebtoul.

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