Crise sanitaire : Où va l'oxygène produit en Algérie ?

Alors que l’Algérie possède de grandes capacités de productions d’oxygène, les hôpitaux lancent chaque jour des alertes sur le manque de ce produit vital pour les patients atteints de Covid. Cette situation pousse à se poser des questions sur le maillon qui fait que l’oxygène n'arrive pas en quantité suffisante aux hôpitaux. 

En effet, les sources officielles affirment que la capacité de production d’oxygène en Algérie dépasse actuellement les 500'000 litres par jour. D'autres sources affirment que ce chiffre peut atteindre le double. Cette capacité est amplement suffisante pour approvisionner les hôpitaux.

Dans cette optique le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed a donné des instructions, le 12 juillet dernier, concernant la mobilisation des capacités de production et de distribution de l'oxygène médical en prévision des besoins accrus des structures sanitaires. Il a ordonné de « mobiliser tous les producteurs d'oxygène médical, notamment les moyens de transport de cette matière en vue d'approvisionner les établissements hospitaliers ».

Cependant, depuis quelques jours, les malades meurent à cause du manque d’oxygène. Les Algériens se sont retrouvés à organiser des cagnottes pour l'acquisition de centrales de productions d’oxygène et l'achat de concentrateurs. La pression sur ce produit a atteint son paroxysme. Cet état des lieux pousse à s'interroger sur le décalage entre le discours officiel et la réalité. Les capacités de l’Algérie sont elles vraiment mobilisées pour approvisionner les hôpitaux ?

Les spécialistes affirment qu'une grande partie de la production est encore destinée aux usines qui fonctionnent avec ce produit. Des usines qui continuent à fonctionner malgré que la situation dans les hôpitaux soit critique. Ces spécialistes s'interrogent aussi sur la passivité du gouvernement face à cette situation. Ils se demandent pourquoi ce dernier n'ordonne pas l’arrêt d'activité de ces usines pour réserver cet oxygène exclusivement aux structures hospitalières dans cette période de pandémie.