« Si j'arrive à repartir en Algérie, je veux rester y mourir » : Les cris de désespoir des Algériens en France

Les Algériens établis à l'étranger continuent de subir la fermeture des frontières. Malgré l'annonce d'une reprise partielle des vols, les concernés trouvent énormément de difficultés pour se procurer un billet et pouvoir enfin rejoindre leurs familles en Algérie.

La compagnie aérienne Air Algérie continue d'opérer quelques vols depuis l'étranger vers l'Algérie. Mais le transporteur aérien s'est retrouvé débordé face au nombre important d'Algériens établis à l'étranger voulant rentrer chez eux. C'est le cas notamment en France, où la communauté algérienne se voit privée de se rendre en Algérie, malgré les frontières algériennes qui sont « ouvertes ».

Le désarrois de la diaspora algérienne en France

Hassan, gérant d'une agence de voyage au niveau de Montreuil, en France, a accepté de témoigner dans un reportage réalisé par le média français TV5 Monde pour raconter les déboires vécus au quotidien au niveau de son agence, lorsque plusieurs personnes passent chez lui pour chercher des vols vers Alger.

En effet, ces personnes se rabattent sur les agences de voyages depuis que les bureaux de la compagnie Air Algérie à Paris et Marseille ont fermé le 31 mai dernier « pour des raisons sanitaires et sécuritaires ». Mais en vain, car les les agences de voyages ne sont pas habilitées à vendre des billets. « En passant devant la boutique, les gens voient le logo Air Algérie donc ils pensent qu’on vend des allers-retours. Cela fait des semaines que nous vivons cette situation », raconte Hassan, désolé de voir ce que vivent les familles algériennes privées de leurs proches en Algérie. « Voir des familles dans une telle situation me brise le cœur », poursuit-il.

« Si j’arrive à repartir en Algérie, je veux rester y mourir »

Abbas, une algérienne âgée de 80 ans, et son mari Meriki, âgé de 90 ans, sont parmi les personnes habituées à passer régulièrement chez Hassan dans l’espoir de trouver un trajet disponible vers Alger. L'envie de rentrer est devenue plus pressante depuis que Abbas a perdu sa belle-sœur. Elle raconte qu'elle se rend aussi aux aéroports d'Orly et de Charles de Gaulle à Paris pour chercher des billets disponibles. « Si j’arrive à repartir là-bas, je veux rester y mourir », a-t-elle indiqué les larmes aux yeux.

Hassan dit qu'ils sont une dizaine d’Algériens ou de binationaux à passer chaque jour dans son agence. Tous ont le même vœu : obtenir un billet vers Alger. « Naissance, maladie, enterrement, mariage… j’ai vu tous les cas de figure. Et à chaque fois, j’affronte le désespoir de ces personnes », s'est-il désolé. « Il y a quelques jours, une femme est venue me supplier de trouver un moyen d’aller en Algérie, peu importe le prix. Vous vous rendez compte ? » a ajouté Hassan.

L'obtention d'un vol de rapatriement, une loterie pour les Algériens bloqués à l'étranger

Il faut dire que les billets vendus par certaines compagnies restent difficilement accessibles. La forte demande sur le fameux sésame fait que les sites des compagnies se retrouvent saturés au bout de quelques minutes après le lancement de la vente. Plusieurs personnes passent des nuits blanches à rafraîchir les pages dans l'espoir d'obtenir une réservation. Hassan explique que « certains ont même installé une extension sur Google Chrome pour que les pages s’actualisent automatiquement ». Cet Algérien estime qu'« obtenir un billet relève soit de la loterie, soit de connaissances personnelles ».

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