Malaria : Une avancée médicale pilotée par une femme d’origine algérienne

Jamila Louahed

Jamila Louahed est une chercheuse belge d'origine algérienne. Presque personne ne la connaît en Algérie et pourtant l'équipe qu'elle dirige au département Recherche et Développement (R&D) du laboratoire belge Glaxo-Smith-Kline (GSK) va entrer dans l'histoire après le développement d'un vaccin contre le paludisme (malaria). Un vaccin pour lequel l'OMS a donné son accord il y a quelques semaines.

 

Le vaccin développé par GSK en Belgique va être administré de façon massive en Afrique subsaharienne, où de nombreux enfants sont atteints de malaria. L'équipe qui a développé ce vaccin est dirigée par une chercheuse d'origine algérienne, selon le journal belge L'Écho qui lui a donné la parole.

« Évoquez avec Jamila Louahed son parcours hors norme, et vous verrez apparaître, sur son sourire, ce mélange indistinct d'humilité et de fierté », a lancé d'emblée le média belge, en rappelant le parcours de la chercheuse. Le journal résume en une phrase ses exploits. « Tout au long de sa carrière, cette fille d'un émigré algérien n'a pas seulement surmonté un triple "handicap" – être femme, être étrangère, être musulmane –, elle s'est également hissée au sommet de la recherche au sein de la plus grosse société biopharmaceutique en Belgique », a-t-il précisé.

« On a été éduqués dans un milieu musulman très traditionnel, et pourtant, mon père m'a toujours soutenue », a déclaré la responsable du département R&D de GSK en Belgique. Jamila Louahed est, semble-t-il, née dans le plat pays de parents algériens. Elle a grandi du côté de la ville de Mons, où son parcours scolaire a commencé. « On a tous fait soit de hautes écoles, soit l'université. Mon père avait pour fierté de travailler comme un fou pour assurer l'éducation de ses enfants. Il le faisait aussi les week-ends », a-t-elle fait savoir.

Jamila Louahed rêve de trouver un vaccin contre le cancer

Haute-école dans le Hainaut, Master en biotechnologie dans l'Alma bruxellois de l'UCLouvain, suivi d'un doctorat, puis d'un post-doctorat à Philadelphie, sur la côte est des États-Unis. Voilà le résumé du parcours de Jamila Louahed qui rêve de trouver un remède contre le cancer. « J'ai toujours été passionnée par les sciences du vivant, comprendre comment la vie fonctionnait », a-t-elle affirmé. Aujourd'hui, Jamila Louahed n'hésite pas à afficher son ambition ; développer un vaccin contre le cancer. Les recherches ont commencé depuis longtemps et elles ont eu des résultats, mais pas suffisants. Un vaccin, dit-elle, qui permettra à un malade du cancer de ne pas voir apparaître de récurrences de la maladie, et ce, après l'ablation de sa tumeur.

« On est allé jusqu'à la phase 3, pour évaluer le vaccin chez des patients atteints d'un cancer du poumon ou d'un mélanome. Ça a été une aventure fantastique, à la fois pour la Belgique, mais aussi beaucoup d'espoir pour le professeur Thierry Boon, à la base de la découverte. Et pour moi, chez GSK, ça a été la réalisation de ce rêve de passer de la science à la médecine », a-t-elle précisé avec une certaine passion et fierté. Les résultats n'ont pas été à la hauteur des attentes, mais Jamila Louahed reste convaincue qu'un vaccin contre le cancer verra le jour bientôt. « Je reste convaincue que ce rêve se réalisera dans un futur proche », a-t-elle assuré.

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