Qatar 2022, une Coupe du Monde entachée par la mort de milliers de travailleurs migrants

Qatarstrophe : Amnesty dénonce la situation des travailleurs migrants au Qatar (montage)

Le gouvernement du Qatar est régulièrement condamné par les ONG de défense des droits humains pour le traitement réservé aux centaines de milliers de travailleurs migrants sur les grands chantiers réalisés dans le cadre de la prochaine Coupe du Monde de la FIFA, organisée par ce riche pays du Golfe.

À une année du coup d’envoi de la Coupe du monde de football prévue au Qatar du 21 novembre au 17 décembre 2022, plusieurs équipes ont déjà assurée leur qualification ; à l’instar du Brésil, la France, le Danemark, l’Espagne et la Belgique. La phase éliminatoire, qui se poursuit actuellement à travers les quatre continents, prendra fin en mars prochain et les 32 sélections qualifiées seront enfin connues.

Toutefois, si les acteurs et les amoureux de la balle ronde ont les déjà les yeux rivés sur les belles affiches qui seront au programme de cette compétition, des militants des droits de l’Homme ne cessent d’alerter sur la situation et le sort de milliers de travailleurs migrants ayant contribué à la réalisation des grands stades, hôtels et complexes qui devront abriter cette compétition.

La situation des travailleurs migrants au Qatar inquiète Amnesty International

Amnesty International, organisation de la défense des droits de l’Homme, ne cesse depuis plusieurs années de dénoncer les mauvaises conditions de travail sur les chantiers de la Coupe du Monde au Qatar. En août dernier, elle avait pointé le manquement des autorités qatariennes au devoir d’enquêter sur les décès de plusieurs milliers de ces migrants.

« Les autorités qataries ont omis d’enquêter sur la mort de milliers de travailleurs migrants survenue au cours de la dernière décennie, malgré des preuves établissant un lien entre les décès prématurés et les conditions de travail dangereuses », a affirmé le 26 août Amnesty International dans un communiqué suivi d'un rapport.

Ce samedi 13 novembre, Amnesty International est revenue à la charge, en profitant du déroulement du match des éliminatoires du Mondial 2022 entre la Belgique et l’Estonie, pour manifester à nouveau ses inquiétudes concernant le sort de ces travailleurs migrants.

Amnesty International  manifeste son soutien aux travailleurs migrants lors du match Belgique-Estonie

Dans la soirée du 12 novembre, lors du match Belgique-Estonie, des centaines de militants d'Amnesty, soutenus par des supporters, ont déployé plusieurs banderoles appelant au respect des droits des travailleurs au Qatar dans les travées du stade Roi Baudouin.

« Les supporters des Diables Rouges se réjouissent ce soir de voir l’équipe nationale se qualifier pour une troisième Coupe du monde consécutive, mais beaucoup d’entre eux s’inquiètent de la situation des travailleurs migrants au Qatar, qui continuent d’être exploités et de voir leurs droits piétinés », explique François Graas, coordinateur des campagnes de la section belge francophone d’Amnesty International sur le site de l’organisation des droits de l’Homme.

Dans  son communiqué, Amnesty International appelle la FIFA à « prendre des mesures urgentes pour que les droits travailleurs qui rendent la tenue de la Coupe du monde possible soient respectés et appelle publiquement le Qatar à mettre en œuvre de toute urgence les réformes que le pays a lui-même annoncées afin d’améliorer la situation de ces milliers de personnes ».

« Dans ce contexte, compte tenu de la volonté qui a été manifestée d’instaurer des améliorations durables dans cette région du monde, nous demandons également à la Fédération royale belge de football d’user de toute son influence auprès de la FIFA pour que cette dernière se montre digne des valeurs qu’elle prétend défendre », ajoute François Graas.

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