Après le couscous, le Maroc veut inscrire la fantasia comme patrimoine mondial immatériel marocain

Fantasia en Algérie

Alors que les relations entre l'Algérie et le Maroc traversent une période de tension extrême, les affaires qui risquent d'ajouter de l'huile sur le feu se succèdent. En effet après la demande d'un label spécifique pour inscrire le couscous marocain comme patrimoine immatériel de l’Unesco, le royaume chérifien a déposé un dossier concernant la pratique de la fantasia. Il veut inscrire cette pratique  comme patrimoine mondial immatériel marocain.

Ainsi, ce dossier qui sera en étude au siège de l’Unesco dans leur prochaine session, entre le 13 et le 18 décembre, est une nouvelle tentative de s'octroyer le monopole d'une pratique commune aux peuples d’Afrique du Nord. Cette pratique est l’une de ces caractéristiques qui rapprochent les différents pays. Dans cette démarche le Maroc veut donc s’approprier des patrimoines qui ne lui sont pas propres. En effet, la fantasia a fait son apparition avec les chevauchées de la célèbre cavalerie numide de Massinissa, qui ont développé cette technique qu’on voit aujourd’hui dans la fantasia, technique de combat par harcèlement à base de charges et de replis rapides. Cette Pratique est également présente en Algérie. La Fantasia  existe depuis des siècles dans plusieurs villes et villages que ce soit à l’Est, dans les Aurès, pays numide ou le noyau de la Numidie, ainsi qu’au Centre ou à l’Ouest ; Hodna, Oasis, Dahra, Titteri, Sersou, Saoura, Tafna et Sahara.

Il faut dire que la fantasia est une exhibition équestre qui se joue sur une très courte distance (150 à 200 mètres suffisent). Elle consiste à lancer son cheval, départ arrêté, à vive allure, à lui demander une accélération foudroyante, pour l’arrêter pile en bout de piste, au pied des spectateurs médusés. Plusieurs écrivains africains et occidentaux ont écrit sur cette pratique. Ils sont unanimes à dire qu'elle fait partie du patrimoine africain même si elle est plus présente en Afrique du Nord. Le Maroc, qui veut inscrire cette pratique comme patrimoine mondial immatériel marocain, tente ainsi de priver les autres pays de l'ancienne Numidie d'un patrimoine commun.

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