Recrutement des footballeurs binationaux en France : La stratégie de l'Algérie

Équipe d'Algérie de football

Les instances du football des trois pays maghrébins, à savoir le Maroc, l'Algérie et la Tunisie, ont adopté une nouvelle stratégie afin de dénicher de nouveaux talents au sein de leurs communautés établies en France. Leurs procédures ayant pour but de renforcer leurs équipes premières de joueurs aux qualités avérées ne sont cependant pas toujours concluantes. 

Les équipes marocaines, algérienne et tunisienne, qui s'apprêtent à disputer la coupe d'Afrique des nations prévue au Cameroun à partir du 9 janvier prochain, sont constituées en partie de joueurs binationaux formés pour la plupart en France. Il est d'ailleurs le cas pour les autres équipes africaines qui comptent dans leurs effectifs un nombre aussi important de binationaux.

L'équipe de France est constituée aussi de plusieurs joueurs d'origine africaine. C'est dire en somme que les joueurs résidants en France et porteurs de la double nationalité constituent un véritable levier pour les différentes sélections. Cependant, les bleus ont souvent eu le dernier mot quant au choix de la nationalité sportive des joueurs convoités.

Tout pour éviter le cas Zidane, Benzema...

Les cas de Zinedine Zidane, Karim Benzema, Nabil Fekir, Samir Nasri, pour ne citer que ceux-là, sont édifiants à ce titre. Afin d'éviter de tels scénarios à l'avenir et concurrencer la France dans ce dossier, les fédérations, des pays du Maghreb ont décidé d'adopter une nouvelle approche.

Celle-ci consiste en fait à prendre attache avec les joueurs originaires de leurs pays dès leurs jeunes âges. Pour ce faire, la fédération algérienne de football a créé la « task-force FAF », une équipe de trois personnes, toutes Franco-algériennes, qui se charge de cette mission. La Tunisie quant à elle a ouvert le poste de directeur sportif à cet effet. Le Maroc, de son côté, a chargé un scout officiel basé en France.

Dénicher de jeunes talents et tenter de les séduire pour qu'ils rejoignent une équipe maghrébine

Dans leur tache, ces trois « chargés de mission » peuvent compter sur l'aide des éducateurs sportifs des clubs qui sont, pour la plupart d'entre eux, de « cultures mixtes », pour reprendre l'expression du journal L'Équipe qui s'est consacré à ce sujet jeudi 6 janvier 2022. « Beaucoup sont devenus des petites mains des Fédérations maghrébines », a indiqué un recruteur d'un club professionnel français à la même source. « Grâce aux éducateurs, les Fédés maghrébines ont un maillage énorme, sauf qu'il est complètement officieux et anarchique », souligne un autre.

La mission des « recruteurs » maghrébins consiste donc à dénicher les oiseaux rares parmi les jeunes talents originaires de leurs pays et tenter ensuite de les séduire pour qu'ils optent pour les sélections de leurs pays d'origine. Ces chargés de mission n'hésitent d'ailleurs pas à contacter les familles de ces joueurs.

Ce n'est pas gagné pour autant. Car même si on arrive à convaincre ces futures stars du football d'opter pour l'Algérie, la Tunisie ou le Maroc, il n'est pas dit qu'ils porteront les couleurs de ces sélections lorsqu'il s'agira de l'équipe A.

Les cas Aouar et Fekir donneront-ils à réfléchir aux futures générations de joueurs binationaux ?

Il faut dire, comme le fait remarquer le journal L'Équipe, que la plupart des joueurs optent pour les tricolores. Cela dit, ce qui est vrai aussi, c'est qu'une grande partie d'entre eux ne tardent pas à regretter ce choix. Le cas de Houssem Aouar, un franco-algérien et aussi Nabil Fekir qui ne sont plus appelés en équipe de France après quelques convocations seulement doit certainement donner à réfléchir aux binationaux.

Par ailleurs, dans cette course aux jeunes talents qui ne dit pas son nom, la Fédération française de football s'appuie sur la contribution des clubs. « Quand un binational est identifié par une sélection maghrébine, à l'OM, nous prenons la peine d'en informer la DTN-FFF. Si cette dernière ne donne pas suite à la sélection dudit jeune, alors nous facilitons sa convocation avec la fédération du pays concerné », a expliqué à L'Équipe Nasser Larguet, directeur du centre de formation marseillais et ancien membre de la Fédération marocaine.

Retour en haut
Share via
Copy link