Le chanteur Faudel raconte comment il a quitté la France après avoir soutenu Sarkozy

Le chanteur franco-algérien Faudel

Le chanteur franco-algérien Faudel a été parmi les artistes ayant soutenu Nicolas Sarkozy lors de l’élection présidentielle de 2007. Un soutien qui n’a pas été sans conséquence pour le chanteur, qui révèle quinze années plus tard, avoir « tout perdu » et même été contraint de « quitter la France ».

Le chanteur Faudel n’était pas le seul artiste à avoir affiché son soutien à l’ancien président français Nicolas Srakozy, lors de la campagne pour la présidentielle de 2007. D’autres noms tels que Johnny Hallyday, Enrico Macias, ou Henri Salvador ont soutenu publiquement Sarkozy.

Mais contrairement aux autres artistes qui se sont affichés aux côtés du candidat Nicolas Sarkozy, le chanteur Faudel affirme avoir fait l’objet de lynchage en France, pour avoir soutenu celui qui est devenu président de la République, il y a une quinzaine d’années. D’ailleurs, il dit aujourd’hui regretter d’avoir pris position dans le débat politique et surtout d’avoir soutenu Nicolas Sarkozy à l’époque.

Le chanteur Faudel revient sur son soutien à Sarkozy en 2007

Invité jeudi 3 février à s’exprimer dans le magazine Complément d’enquête sur la chaine France 2, consacré au lien entre les people et les politiques, le chanteur Faudel est revenu sur son soutien en 2007 à Nicolas Sarkozy, et  surtout sur les conséquences de son acte sur sa vie familiale et son parcours artistique.

Tout en affirmant qu’il avait soutenu le candidat Nicolas Sarkozy pour avoir été « convaincu par ses idées de l’époque », notamment sur la question de « l’égalité des chances », Faudel, très jeune et qui a vécu dans le quartier populaire de Mantes-la-Jolie, a avoué par contre « condamner » certains propos de Sarkozy. Il a cité notamment la fameuse phrase « nettoyer les quartiers au karcher »  prononcée par Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’Intérieur.

« Je comprends que ça puisse offenser quand on m’a vu avec cette personne », avoue Faudel

« On m’a dit pourquoi tu l’as soutenu alors que tu viens d’un quartier. J’ai dit : mais c’est vrai. Qu’est-ce que j’ai fait ? Vous avez raison », affirme Faudel au micro de France 2 après avoir visionné les séquences montrant Sarkozy, pris à partie en 2005 par des résidents d’un quartier de Paris, alors qu’il était ministre de l’Intérieur.

« Je comprends que ça puisse offenser quand on m’a vu avec N… cette personne », avoue Faudel, qui refuse même de citer le nom de Nicolas Sarkozy. « Aujourd’hui, je m’en excuse. Il ne fallait pas que je sois là-dedans. Parce que ce n’était pas ma place », ajoute celui qui formait à l’époque un trio extraordinaire avec Cheb Khaled et le défunt Rachid Taha très connus avec le fameux tube « 1,2, 3 Soleils ».

« J’ai eu des menaces… J’ai tout perdu », révèle Faudel

Pour Faudel, aujourd’hui âgé de 44 ans, les conséquences de son soutien à Sarkozy ont été énormes. Les ventes de ses albums ont baissé et plusieurs de ses tournées ont été annulées. Son producteur de l’époque, le tout puissant patron d’Universal Pascale Nègre, n’a pu rien faire. « Je pense que les gens qui achetaient et qui suivaient Faudel, ne votaient pas Sarkozy », explique ce dernier au micro de France 2.

Son soutien à Sarkozy  est devenu un cauchemar pour Faudel. Toute sa vie s’écroule, selon lui, à cause de son engagement avec le candidat de la droite. « J’ai été très mal. J’ai eu des menaces, j’ai reçu des lettres anonymes… J’ai tout perdu », avoue Faudel en revoyant les images du meeting de la campagne électorale à Bercy durant lequel il avait annoncé son alignement à Sarkozy.

« J’ai mon fils qui s’est fait  plusieurs fois agresser à cause de ça », ajoute-t-il. « Pour pouvoir survivre et sortir la tête de l’eau, je n’avais qu’une solution : c’était de quitter la France », a expliqué Faudel dans l’émission de France 2, en révélant qu’il s’était installé au Maroc. Dans son témoignage, Faudel avoue avoir subi une dépression durant son exil au Maroc, en raison de tout ce qu’il avait subi suite à son soutien à Nicolas Sarkozy.

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