Le film sur la chanteuse Hasna El Bacharia « La rockeuse du désert » reçoit une distinction au festival du cinéma Vues d’Afrique de Montréal

Film La rockeuse du désert

Le 38e Festival international du Cinéma Vues d’Afrique a fermé ses portes. Il a vu la distinction de plusieurs films qui parlent d’Afrique. Parmi ces films récompensés, celui de la réalisatrice montréalaise d'origine algérienne Sara Nacer. Ce film a reçu le Prix Regards d’ici attribué par Kastallis. 

Ce film qui a pris plus d'une décennie pour voir le jour parle de la vie de l’icône de la musique gnaoua ; Hasna El Becharia. Une femme considérée comme la première femme joueuse de guembri, cette basse à trois cordes reconnaissable à sa caisse de résonance rectangulaire. Un instrument traditionnellement manié par les maîtres (les mâalem), que des hommes, jusqu’à ce que s’entête ce personnage que Sara Nacer présente comme « la plus grande féministe que je connaisse, elle qui ne sait même pas ce que ce mot veut dire ».

Ce film « La rockeuse du désert » débute par l’heureuse conclusion du récit de la vie d’Hasna El Becharia qui, à 72 ans, se produit toujours sur scène. La réalisatrice Sara Nacer dresse donc le portrait de la vie d'une femme hors du commun. Elle témoigne du rôle précurseur de cette grande chanteuse : « aujourd’hui, une femme qui joue du guembri, c’est normal. Mais il y a 40 ans, il n’y en avait qu’une seule qui se battait contre la tradition ».

Il faut dire que la réalisatrice est née à Londres, où ses parents fréquentent l’université. De l’âge de 4 à 8 ans, elle habite au Québec, où sa mère termine sa thèse de doctorat. Elle déclare dans une interview : « j’ai eu un coup de cœur pour le Québec, et ce qui est drôle, c’est que [une fois rentrée en Algérie], je voulais à tout prix revenir à l’endroit où j’ai rencontré le père Noël ». La réalisatrice de ce film, après des études en architecture, s’est tournée vers les communications avant de devenir productrice de spectacles et ainsi participer à la venue de musiciens algériens au festival Nuits d’Afrique ou au Festival international de jazz de Montréal. Cependant, elle découvre la chanteuse Hasna El Becharia au moment de produire des concerts en Algérie. Une rencontre qui a accouché d'un film poignant plusieurs années après.

Par ailleurs, un autre film réalisé par une autre algérienne a reçu aussi une distinction lors de ce festival Vues d'Afrique. Il s'agit du film de Souad Douibi « Mkawda » qui a reçu le prix « Mentions spéciales ». Un film documentaire basé sur une expérience sonore qui se déroule à ‎Alger.

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