Depuis le début de la guerre en Ukraine, les prix des hydrocarbures ont largement augmenté. Les prix du gaz indexé au pétrole ont explosé. Cependant, la compagnie algérienne Sonatrach ne bénéficie pas pleinement de l'augmentation de ces prix, étant donné que le gaz exporté vers l’Europe est régi par des contrats à long terme qui dépendent d'un seul indice de prix.
Ainsi, selon l'agence Reuters, qui cite des sources proches du dossier Sonatrach, cette dernière négocie des moyens de bénéficier des hausses importantes des prix du gaz au niveau mondial dans ses contrats à long terme avec les acheteurs européens. Pour y arriver, Sonatrach envisage donc plusieurs options.
L'Algérie – à l'instar d'autres fournisseurs – tente donc de trouver le moyen de récupérer les pertes de revenus découlant du fait que les contrats à long terme dépendent d'un seul indice de prix. Cette révision des prix (ou du moins la volonté de les changer) intervient à un moment difficile pour l'Europe, dont les pays s'efforcent de remplir les installations de stockage avant la saison de chauffage hivernale et d'élaborer des plans d'urgence en cas de perturbation potentielle des flux russes.
Cependant, il faut dire que la Sonatrach a un très fort pouvoir de négociation, parce qu'elle réalise que l'Europe a besoin de son gaz. Une situation qui met les acheteurs entre le marteau et l'enclume étant donné qu'ils réalisent maintenant qu'ils sont dans l'obligation d'acheter du gaz.
Toujours selon Reuters, la Sonatrach cherche à revoir les prix avec les entreprises qui reçoivent du gaz par le gazoduc sous-marin Medgaz, notamment Naturgy, Cepsa et Endesa en Espagne, Engie en France et Galp au Portugal.
L'agence explique que les négociateurs de la Sonatrach « remuent ciel et terre, conservant les formules de Brent, y compris les formules TTF. Ils demandent une augmentation similaire à celle des prix (du gaz) internationaux et l'excuse est que le TTF est très cher ». « Ils peuvent proposer à une entreprise tout le TTF, à une autre tout le Brent, à une autre encore un panorama, car ils négocient avec tout le monde. Ce sont des négociateurs compétents et ils essaieront d'obtenir le maximum », indique Reuters.