En Afrique du Nord, l'avortement est un sujet tabou. L'interruption volontaire de la grosse n'est autorisée que dans des cas très rares et cette situation pousse beaucoup de femmes à se faire avorter clandestinement ; ce qui représente un grand danger. C'est le cas d'une adolescente marocaine décédée après avoir subi une IVG clandestine il y a quelques jours. Désormais, les féministes sont montées au créneau.
En effet, elles sont des dizaines à sortir dans la rue pour exprimer leur colère le 28 septembre. Ces militantes réclament entre autres la révision des lois criminalisant l'avortement au Maroc, sous les mots d'ordre : « l'avortement est un des droits de la femme », « la loi m'a tué », « l'IVG est un soin médical », « respectez mon choix ».
Les militantes féministes qui ont organisé ce rassemblement devant le Parlement marocain ont dénoncé la loi « liberticide » qui sanctionne l'avortement. Dans une déclaration à l'AFP, Sarah Benmoussa, militante féministe, a déclaré qu'« il est primordial de revoir ces lois infondées. Avoir un enfant devrait être un choix ! » Khaoula, une autre militante, a affirmé : « nous sommes présentes aujourd'hui, car nos voix comptent pour faire bouger les choses. Tout être humain doit disposer de son corps. Les lois doivent être réformées et la société suivra ! » Et d'ajouter : « c'est horrible de savoir que des filles meurent d'avortements clandestins ».
Ce mouvement s'est déclenché à la suite du décès d'une adolescente après un avortement clandestin dans un village du centre du Maroc. Un décès qui a provoqué un choc et l'indignation de plusieurs ONG féministes. Il a aussi remis à l'ordre du jour les revendications de dépénalisation de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) au Maroc. Il faut dire que la loi marocaine punit l'IVG de 6 mois à 5 ans de prison, sauf quand la santé de la mère est en danger – un concept juridiquement flou.
Il faut aussi souligner que dans les pays de l'Afrique du Nord, les avortements clandestins font des centaines de victimes chaque année. Certains observateurs affirment que ces lois qui interdisent l'avortement encouragent le circuit d'avortement clandestin, qui met en danger des vies humaines.