Bureaux de change : Une activité aucunement lucrative, selon le Premier ministre algérien

La sempiternelle polémique autour des bureaux de change n’est pas près de s’estomper. Leur « absence » du paysage économique national, qui pénalise grandement les Algériens, a été évoquée par le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, lors du débat sur la Déclaration de politique générale du Gouvernement. Mais pas de la façon dont on se serait attendu.

En fait, ces bureaux de change ont existé. Du moins, ils ont tenté d’exister. C’est ce qu’a laissé entendre le Premier ministre qui répondait aux interrogations de certains députés quant à l'état d'avancement de la question. « L’activité existe bel et bien. Elle est réglementée par des textes de loi et encadrée par la Banque centrale d'Algérie », a, en effet, déclaré le Premier ministre. Et d’ajouter : « 46 bureaux de change ont été agrémentés, tandis que 76 établissements hôteliers ont été autorisés à exercer cette activité en toute légalité ». Le Premier ministre a assuré, en outre, que tout Algérien peut, dans le cadre de la loi, en créer. « Les gens parlent de ces bureaux comme si c’était quelque chose de difficile à réaliser », a ironisé le chef de l'Exécutif. Que s’est-il donc passé avec ces bureaux que les Algériens n’ont pas vus ?

Bureaux de change : 43 des 46 agrémentés ont mis la clé sous le paillasson

Une fin un peu triste, à vrai dire, puisque les bureaux en question, dira Aïmene Benabderrahmane, « n’ont pas pu prouver leur efficacité ». « Parmi les 46 bureaux agrémentés, 43 ont mis la clé sous le paillasson, et les trois restants n’ont réalisé aucun chiffre d’affaires pour cause de l’inexistence d’une réelle activité », a détaillé le Premier ministre. « Pour un meilleur encadrement des bureaux en question et en vue de promouvoir leur rôle dans l’économie nationale, il a été décidé d’intégrer la question dans le projet de loi sur la monnaie et le crédit », a enfin assuré l’orateur.

S’agissant de l’éradication du marché noir de la devise, le Premier ministre a informé que des mesures ont été prises. « Elles seront rendues publiques dans les jours à venir », a-t-il promis. Il est à rappeler que plusieurs députés ont récemment appelé à mettre fin à la spéculation sur la devise au marché noir et ont souligné la nécessité d'ouvrir en urgence des bureaux de change, un appel qui a été largement repris par la presse, ainsi que sur les réseaux sociaux.

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