« L'Europe aura besoin d'Africains dans les années à venir »

Migrants clandestins

La question de l'immigration est au centre des débats en Europe. Le sujet divise dans la classe politique et dans la société. Pour une partie, l'immigration est une source de richesse, alors que pour une autre partie, elle est source de problèmes en Europe. C'est dans ce contexte qu'a eu lieu une rencontre sur la question à Rome. 

Lors de cette rencontre qui a regroupé une vingtaine de journalistes d’Afrique de l’Ouest, du Maghreb et d’Europe et d’une représentante du gouvernement italien, d’organisations et d’experts dans le domaine de la mobilité humaine, le débat s'est axé sur la place des immigrés dans les sociétés européennes. Au préalable, les présents se sont interrogés sur le fait que 4 millions d’Ukrainiens avaient afflué vers différents pays d’Europe en trois mois, l’année dernière, et que ces gouvernements européens avaient trouvé des solutions urgentes pour gérer ce flux.

Cet afflux n'a pas été à l'origine de craintes particulières ni de paranoïa, au moment où ces sociétés s'alarment quand il s'agit de l'arrivée moins importante de migrants subsahariens et d’Afrique du Nord sur ce continent. Pour les participants à cette rencontre, le traitement médiatique du phénomène est d'une grande importance pour comprendre les réactions de la société. Ils ont alors choisi le thème de comment « améliorer la narrative de la migration », comme thème principal de cette rencontre.

Il faut dire que les participants ont souligné que la question de l'immigration est une question éminemment politique qui se complique, notamment par des non-dits. Cette question est également considérée comme « un instrument, un levier aux mains des politiques qu’ils utilisent à des fins politiciennes, notamment l’extrême droite ». Ils affirment que « ces gouvernements sont alarmistes et leurs médias, pour faire diversion par xénophobie ou toute autre raison, amplifient leurs récits, leurs histoires, quand ils sont appelés à parler de migrants non européens ». C'est ainsi que des citoyens sont entrainés dans cet environnement de peur, de panique et d’inquiétude. « Cela implique un effet toxique sur le public », indiquent certains participants.

80 % de Subsahariens se déplacent dans leur continent. 20 % seulement vont en Europe

Cependant, en ce qui concerne les chiffres, ils sont loin de ceux donnés par les organisations hostiles à l'immigration. « Il n’y a pas péril en la demeure, on est loin de l’invasion des Subsahariens et d’Africains du Nord, au contraire, l’Europe aura besoin d’Africains dans les années à venir », assurent les intervenants. Dans le monde il y'a 281 millions de migrants, dont 47 % de femmes. Sur ce nombre, seuls 10 à 15 % sont en situation irrégulière. 169 millions de migrants dans le monde travaillent, affirment donc les intervenants. « On ne parle qu’en mal de cette minorité, qui, si elle bénéficiait de droits de régularisation et d’intégration, offrirait ses compétences et ses bras aux pays d’accueil », ajoutent les intervenants dans cette rencontre.

Pour ce qui est de l'Afrique, « 80 % de Subsahariens se déplacent dans leur continent. 20 % seulement vont en Europe », souligne-t-on dans cette rencontre. Les intervenants s'accordent à dire que « l’Europe aura besoin des Africains dans les années à venir, c’est cela la vérité ! »

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