Ce qui ne devait être une simple inauguration d’un centre culturel musulman à Pontet, dans le département de Vaucluse, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, a vite donné lieu à une vive polémique au sein du RN, anciennement Front national.
Tout a commencé, selon plusieurs médias locaux qui rapportent l’information, quand Joris Hébrard, député RN de Vaucluse, invité par l’Association culturelle franco-turque d'Avignon (ACFTA) à participer, vendredi 17 mars, à l’inauguration du centre culturel et cultuel à Pontet. Cet élu s’est non seulement rendu à l’invitation, mais s'est aussi livré à une séance de photos et des poignées de main avec ses hôtes.
Et voilà que le député est vite recadré par Marine Le Pen, qui a totalement désapprouvé son geste. Le bureau exécutif du RN a, en effet, clairement signifié qu'il « désapprouve son initiative d’inaugurer dans la commune du Pontet [...] une mosquée ouvertement liée au pouvoir et aux réseaux d’influence turcs ».
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Non seulement. Le député Joris Hébrard a également fait l’objet d’un blâme de la part de son parti, vendredi 24 mars, qui a rappelé dans la foulée « la ligne politique du Rassemblement national : la lutte intransigeante contre toute forme de communautarisme ainsi que le rejet des influences étrangères, notamment de la Turquie islamiste d’Erdogan, sur le sol national français ». Mais il s’est aussi attiré les foudres de plusieurs représentants locaux du parti rival d’extrême droite Reconquête. Ces derniers n’ont d’ailleurs pas raté l’occasion d’épingler l’ancien maire du Pontet de 2014 à 2022.
Dans un tweet, Marion Maréchal, elle-même ancienne députée, s’est dite extrêmement déçue et scandalisée par l’inauguration de la mosquée turque du Pontet par le député RN Joris Hébrard ». Comme il fallait s’y attendre, le parti d’Éric Zemmour a, de son côté, demandé dans un communiqué aux trois autres députés RN du Vaucluse de « prendre une position claire et de condamner les compromissions scandaleuses de leur collègue ». Interrogée sur le sujet, Marine Le Pen prétend ne pas être au courant, sa réponse à la question de savoir si le député risquait une sanction de son groupe parlementaire était la suivante : « c'est un peu comme avec le fisc, il y a le droit à l’erreur, mais une seule fois ».