Au Québec, la lenteur des procédures en matière d’immigration fait encore couler de l’encre. Les délais s’éternisent et peuvent prendre des années, ce qui est de nature à désespérer les plus endurants. Étudiants, salariés, conjoints…, tout le monde se plaint d’une lenteur que ne connaissent pourtant pas les autres provinces canadiennes. Cette fois-ci, ce sont les immigrants entrepreneurs qui poussent un coup de gueule et dénoncent des situations « pas possibles ».
Il importe de rappeler qu’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a révélé, l’année dernière, que près de 30 000 demandes de résidence permanente provenant du Québec sont en attente de traitement. Certaines de ces demandes sont en attente d’une décision fédérale depuis plus de dix ans. Les immigrants dans la catégorie « gens d'affaires » qu’on aurait crus épargnés par les attentes interminables sont, eux aussi, victimes d’un système qu’on a jugé plus d’une fois « désuet ».
14 200 immigrants entrepreneurs attendent la résidence permanente
En effet, un nombre impressionnant d’immigrants dans cette catégorie attendent d’obtenir la résidence permanente. Le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), repris par Radio-Canada, estime qu’ils sont quelque 14 200 dans cette situation. « Il s’agit d’entrepreneurs, d’investisseurs et de travailleurs autonomes, à qui le gouvernement provincial a déjà délivré un Certificat de sélection du Québec, mais à qui le gouvernement fédéral n’a pas encore offert un statut permanent », précise Radio-Canada.
Toutefois, accuser Ottawa de pénaliser le Québec ne serait pas tout à fait juste. En effet, celle-ci, ont expliqué des avocats à la même source, ne fait que respecter la volonté du Québec qui ne veut pas que la résidence permanente soit octroyée à plus de 4300 immigrants entrepreneurs en 2023.
Immigrants entrepreneurs : des attentes de six ans en moyenne
Les conséquences de cette politique peuvent s’avérer très graves sur les immigrants entrepreneurs qui, souvent, n’ont la résidence que des années après en avoir fait la demande. En effet, toujours selon Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), au Québec, les immigrants entrepreneurs attendent 67 mois en moyenne pour obtenir le fameux sésame. En 2022, l’attente était un peu moins longue : 65 mois en moyenne, selon la même source.
Des avocats, approchés par Radio-Canada, regrettent le fait que « ça monte tout le temps ». Aussi, précisent les mêmes avocats, les victimes de cette lenteur sont souvent des familles qui « vivent dans un stress permanent ». Certains, après avoir tout lâché dans leurs pays d’origine – biens et investissements –, hésitent à investir leurs capitaux au Québec.
