Comme en Algérie, le marché informel explose dans les autres pays de la région MENA

Square Port Saïd, une des places de l'économie informelle et du change des devises en Algérie (marché noir)

Le secteur de l'informel représente une partie non négligeable de l'économie nationale. Il constitue l'un des plus grands obstacles à l'émergence d'une économie forte et compétitive. L'argent généré par l'informel échappe à tout contrôle et ce secteur profite de toutes les crises pour prendre de l'ampleur. La crise sanitaire mondiale a donc été un bon stimulateur, et pas seulement en Algérie !

En effet, les organisations internationales s'accordent à dire que depuis la pandémie de covid-19, le secteur de l'informel a progressé dans le monde. C'est le constat que partagent les institutions financières internationales. L’Organisation internationale du travail (OIT) affirme que dans certains pays, «les inégalités et la baisse des revenus réels face à la hausse des prix pourraient étouffer la demande de biens et de services produits localement, réduisant encore la croissance de l’emploi, en particulier dans le secteur formel ». Ce constat présage donc le renforcement des rangs des travailleurs informels.

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), de son côté, révèle dans son dernier rapport que 2 milliards de travailleurs dans le monde, soit près de 60 % de la population active, avaient un emploi formel avant la pandémie de la covid-19. Depuis la crise sanitaire, un bon nombre de ces travailleurs a basculé dans l’informel, ajoute encore cette organisation.

La mondialisation contribue à la hausse de la part de l'informel

Quant à la Banque mondiale, elle estime que dans de nombreuses régions du monde, la crise du covid-19 a considérablement érodé les contrats sociaux. C'est dans les pays africains, notamment dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), que les travailleurs sont impactés par des pertes d'emploi dans le secteur officiel. Les données de l’OIT pour 2020 relèvent que 85 % des jeunes et 61 % des adultes occupent un emploi informel dans le monde.

Le Fonds monétaire international (FMI) partage également les conclusions des autres institutions. Son dernier rapport indique qu'en Égypte, le taux des activités informelles est de 55 %, 62 % en Liban et de 66 % à Ghaza. En  l’Algérie, ce taux est estimé à 30 %. Au Maroc, il est de 34,1 %, et aux Émirats arabes unis, il serait à 26,54 %.

Il faut dire également que la mondialisation est l'un des éléments qui contribuent grandement à la hausse du secteur de l’informel. Le Centre de recherche en économie appliquée et développement (CREAD) montre dans une étude que la libéralisation des échanges a un impact asymétrique sur l’emploi informel. Idem pour les nouvelles technologies qui offrent des opportunités (comme le travail à distance ou le transfert monétaire d'un pays à l'autre) et qui restent largement associées à des parts élevées d’informalité.

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