D'origine kabyle, un cinéaste brésilien veut réaliser un film sur les essais nucléaires français en Algérie

Déchirement, déracinement. Les qualificatifs sont nombreux pour qualifier la situation de ces Algériens qui vivent dans d'autres pays. C'est le cas de Karim Aïnouz, un cinéaste brésilien originaire de Kabylie. Rentré en Algérie, le cinéaste dont la vie est digne d'un roman mêlant le drame, la séparation et la joie des retrouvailles, a réalisé son film sous la forme d’une lettre ouverte adressée à sa mère.

Le cinéaste évoque dans ce film Fortaleza, sa ville natale au Brésil. Il parle également des recherches maritimes de sa mère sur les algues rouges, de la rencontre de son père et sa mère aux États-Unis. Sur son retour dans son village d'origine Taguemount Azzouz dans une interview accordée au journal El Watan, Karim Aïnouz a affirmé que « le village avait une vraie chaleur, les gens avaient une sensation de fierté de me voir venir d’un pays lointain. Les relations ne sont pas uniquement sanguines, elles sont celles d’une véritable affection. C’est une relation de confiance. J’aurais pu être un imposteur en visitant le village. Personne n’a demandé à vérifier mon identité. Cela m’a beaucoup touché. Je pense que c’est à cause de mon père. J’ai été accompagné aussi par un habitant du village ».

Un film sur les essais nucléaires français en Algérie et un autre sur un héros kabyle

Pour ses projets d'avenir, le cinéaste veut explorer une période sombre de l'histoire du pays. Il a notamment pour objectif de réaliser un film sur la période coloniale. « Je souhaite réaliser un film de science-fiction sur les essais nucléaires français dans le Sahara algérien dans les années 1960. Il faut parler de ce sujet », révèle-t-il. « J’ai aussi envie de réaliser un film historique sur un héros kabyle, surtout qu’actuellement, je lis un livre sur des contes de Kabylie. Nous avons besoin de films historiques qui nous permettent d’avoir une mémoire visible de ce qu’on était », explique Karim Aïnouz.

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Le cinéaste, qui s'est également exprimé sur le cinéma en Algérie, préconise de « former un public et avoir plus de salles de cinéma. Après, il faut s’intéresser à la formation technique et artistique. La relance du cinéma doit être une politique d’État. La Corée du Sud, le Brésil, la France et l’Argentine sont des exemples en ce sens ». « La volonté politique est nécessaire », selon lui.


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